Prévu ce dimanche 21 mai devant la Cour d’Alger, le procès en appel du journaliste El Kadi Ihsane a été reporté au 4 juin prochain, à la demande de ses avocats. Selon Me Zoubida Assoul, la Cour d’Alger a rejeté la demande de remise en liberté provisoire du journaliste introduite par le collectif de défense.
El Kadi Ihsane, directeur des sites Maghreb Emergent et Radio M, a écopé le 2 avril dernier de 5 ans de prison dont trois ans fermes et 700 000 dinars d’amende en première instance devant le tribunal de Sidi M’hamed. Le tribunal a en outre ordonné la société éditrice de ses deux médias, Interface Médias.
Le journaliste est incarcéré depuis le 29 décembre dernier à la prison d’El Harrach. Il avait été arrêté cinq jours plus tôt chez lui à Zemmouri (Boumerdès), au milieu de la nuit et placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
El Kadi Ihsane reste en prison
Il est poursuivi pour perception de financements de l’étranger à des fins de propagande. Avant son procès en première instance, ses avocats avaient révélé que le financement à l’origine des poursuites est un transfert effectué de Grande-Bretagne par sa fille Tinhinane, par ailleurs actionnaire d’Interface Médias. Le transfert de 25 000 livres sterling était destiné, selon les avocats, à payer les charges de l’entreprise après le blocage de ses comptes.
L’incarcération d’El Kadi Ihsane a suscité de nombreuses réactions tant en Algérie qu’à l’étranger. Le 11 mai, la Parlement européen a adopté une résolution appelant au respect de la liberté de la presse en Algérie et à la libération d’Ihsane El Kadi, ce qui a suscité de vives condamnations en Algérie.
Le 3 mai, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, le journaliste Khaled Drareni, lui-même ancien détenu, a remis une lettre au président de la République Abdemadjid Tebboune, au nom de Reporters sans frontières (RSF), dans laquelle l’ONG appelle à la remise en liberté du directeur de Radio M et Maghreb Emergent.