Des perquisitions ont été menées mercredi au ministère français de l’Economie dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de conflit d’intérêts visant le bras droit du président Emmanuel Macron, Alexis Kohler, a-t-on appris de source proche du dossier.
Ces perquisitions ont été menées dans des bureaux du ministère, où M. Kohler a travaillé entre 2012 et 2016, a précisé cette source.
Le secrétaire général de l’Elysée est visé par une enquête sur un éventuel conflit d’intérêts entre ses postes dans la fonction publique et ses liens avec l’armateur italo-suisse MSC.
Ce groupe, fondé et dirigé par les cousins de la mère d’Alexis Kohler, est aussi un très important client de STX France, les chantiers navals de Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France.
L’enquête sur cette affaire, ouverte “à la suite de la publication de plusieurs articles de presse”, vise à “vérifier si les règles relatives à la mise en disponibilité des agents publics ont bien été respectées”, a indiqué lundi le parquet national financier dans un communiqué.
Ces articles, initiés par le site Mediapart, dénoncent les liens familiaux et professionnels étroits existant entre M. Kohler et l’armateur, qui a joué un rôle essentiel dans les discussions sur l’avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire au cours des dernières années.
Après avoir siégé au conseil d’administration de STX France entre 2010 et 2012 en tant que représentant de l’Etat, M. Kohler a voulu, à deux reprises, rejoindre MSC, à chaque fois après avoir exercé des fonctions au sein de cabinets ministériels au ministère de l’Economie.
La première fois, en avril 2014, la commission de déontologie, instance chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé, s’était opposée à sa demande.
Mais en août 2016, quand Emmanuel Macron avait quitté le ministère de l’Economie, Alexis Kohler avait finalement obtenu le feu vert de la commission et avait rejoint MSC Croisières au poste de directeur financier.