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Soutien de la France à Israël : nouvelle montée au créneau de diplomates

Après les diplomates en exercice, c’est maintenant le tour de ceux à la retraite. Le corps diplomatique français semble apprécier peu la politique du pays au Moyen-Orient, notamment sa position vis-à-vis de la guerre entre Israël et la Palestine.

Après la dizaine d’ambassadeurs en poste dans des pays du Moyen-Orient qui ont écrit au président Emmanuel Macron, un collectif de diplomates à la retraite, donc non tenus par le devoir de réserve, se sont exprimés publiquement via une tribune, publiée dans le numéro de ce samedi 25 novembre, du journal Le Monde, dans laquelle ils réclament, eux aussi, plus d’ « équilibre » dans la position de la France.

La France a « perdu beaucoup de sa crédibilité au Moyen-Orient et a vu son image se dégrader fortement dans le monde arabo-musulman », écrivent les diplomates à la retraite, partageant ainsi le constat exprimé précédemment par leurs successeurs.

Appelant à un « fort engagement » de la communauté internationale pour le règlement du conflit, ils estiment que la France « doit y prendre part ».

Mais pour cela, ils préconisent de mener une politique « équilibrée, cohérente et indépendante des pressions extérieures », dans une allusion claire à ce qui est considéré comme une « américanisation » de la politique étrangère de la France depuis une quinzaine d’années.

Même si, reconnaissent-ils, « un certain rééquilibrage » est apporté, « ce n’est pas ainsi » qu’il est perçu dans le monde arabe et musulman.

Une telle politique, estiment les diplomates français à la retraite, demande du « courage et de la lucidité ».

L’analyse et la rhétorique des anciens diplomates ne ménagent pas Israël et son gouvernement.

Ils rappellent que le droit international interdit toute mesure de punition collective contre les civils, comme le blocus imposé par le gouvernement israélien, et condamnent les bombardements sur les installations civiles comme les écoles et les hôpitaux.

Les diplomates français apportent une contradiction frontale à la propagande israélienne en soulignant que le fait que des installations appartenant à l’ONU, à des ONG ou à des États étrangers comme la France soient touchées par les bombardements, invalide l’argumentation israélienne selon laquelle les installations ciblées sont des bases du Hamas.

Soutien de la France à Israël : des diplomates français mettent en garde

Dans leur tribune, les anciens de la diplomatie française lancent, par ailleurs, un appel pour pérenniser la trêve en cours de quatre jours pour la transformer en cessez-le-feu et réfléchir dès maintenant au « jour d’après ».

Estimant que l’objectif d’Israël d’éliminer le Hamas est « illusoire », ils rappellent que le règlement de la crise passe par une solution politique à la question palestinienne.

Deux solutions s’offrent, selon eux, à la communauté internationale.

D’abord la solution à deux États, rendue de plus en plus difficile par la politique israélienne de colonisation et d’annexion, mais qui « vaut toutefois d’être tentée ».

L’autre solution, c’est celle d’un seul État démocratique qui, toutefois, se présente comme un dilemme pour Israël qui, soit il accepte le principe de « l’égalité des droits » au risque de perdre la majorité pour le peuple juif, soit il le refuse et s’exposerait dans ce cas à des « accusations d’apartheid ».

Les deux solutions semblent difficiles à mettre en œuvre en raison de la politique du gouvernement de Benjamin Netanyahou qui veut régler la question palestinienne par le vide, en chassant les Palestiniens en dehors de la Palestine.

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