Première réaction au soutien apporté au hirak algérien par le Parlement européen. Elle émane de l’alliance Nahda-Adala-Bina.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche 29 septembre, le groupe se dit « étonné par le timing et l’usage qui est fait des nouvelles déclarations et positions du Parlement européen dont les députés prétendent maintenant accorder de l’intérêt à la situation en Algérie, proposant leur soutien au hirak et affichant leur disposition à accueillir ses représentants ».
« Devant une telle position provocatrice pour notre peuple dans cette conjoncture délicate, nous, groupe parlementaire Nahda-Adala-Bina, appelons ces députés à s’occuper des droits de leurs peuples qui continuent à manifester dans certaines capitales européennes avec une certaine violence et contre-violence », indique le communiqué, en allusion aux Gilets jaunes en France.
Pour le groupe parlementaire qui regroupe trois formations islamistes à l’APN, « le peuple algérien libre a choisi la voie pacifique et civilisée pour mener sa révolution », et « n’a jamais sollicité de quelque partie que ce soit des leçons ou des conseils concernant ses affaires internes. Il dispose de la volonté et de l’expérience nécessaires pour surpasser tous les obstacles et saura trouver son chemin vers une sortie de crise en douceur et vers le changement d’un système politique dont certains des clans obtenaient le soutien et le feu vert d’entités et d’États qui se jouaient des intérêts de notre peuple et de notre pays ».
L’alliance fait savoir par conséquent qu’elle « dénonce énergiquement cette position du Parlement européen » et « refuse catégoriquement toute ingérence de quelque partie que ce soit dans les affaires internes de notre pays et l’exploitation de la fibre sensible de notre jeunesse afin de la pousser vers des dérapages aux conséquences désastreuses ».
« Le hirak algérien, qui a émerveillé le monde par son pacifisme, son civisme et la qualité de ses revendications, est capable de mener le pays vers la solution idoine et la plus sûre pour régler ses problèmes internes et n’a nul besoin d’injonctions externes trompeuses et provocatrices », conclut le communiqué.
De son côté, le sénateur FLN Abdelouahab Benzaïm a jugé « inacceptable » « l’ingérence d’un député du Parlement européen dans les affaires intérieures de l’Algérie ».
« Il s’agit d’une manière de parasiter les prochaines élections présidentielles et cela est inacceptable politiquement et moralement. C’est une manœuvre de certaines parties connues pour leur agenda rejetant l’élection et appelant à sortir du cadre constitutionnel afin de réaliser des objectifs incompatibles avec les intérêts de la nation et du peuple », a indiqué le sénateur, mettant en garde que « toute personne qui prendra part à une réunion suspecte sera considéré comme un ennemi à la nation ».
Ces réactions font suite à un post de Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’Homme, dans lequel elle a exprimé, samedi 28 septembre, le soutien du Parlement européen au hirak algérien et annoncé une prochaine audition de ses représentants.