La Fédération algérienne de football (FAF) a décidé contre toute attente de délocaliser en Tunisie un stage de l’équipe nationale prévu initialement au centre technique national de Sidi Moussa, près d’Alger.
La décision est incompréhensible au moment où l’Algérie réceptionne, les unes après les autres, des infrastructures sportives conformes aux standards mondiaux et mène une lutte acharnée pour obtenir l’organisation de compétitions africaines prestigieuses, comme la coupe d’Afrique des nations.
Il y a comme de l’incohérence, voire de l’irresponsabilité dans la manière dont est géré le football algérien en ces temps d’instabilité et d’incertitude.
L’annonce a été faite vendredi 1er septembre par la FAF. Le groupe de Djamel Belmadi se préparera à Tabarka, en Tunisie, pour les deux matchs au programme de son stage de ce mois de septembre, le 7 à Annaba face à la Tanzanie pour le compte de la sixième et dernière journée des éliminatoires de la CAN 2023, et le 12 devant le Sénégal à Dakar, en amical.
La FAF a expliqué sa décision par le souci de “permettre aux pelouses (du CTN) de poursuivre leur germination et de reprendre tranquillement après les travaux de semis et d’entretien menés durant les dernières semaines”.
Que le centre de préparation habituel de l’équipe d’Algérie ne soit pas opérationnel n’a en soit rien d’anormal. Ce qui est incompréhensible, c’est le fait de contraindre l’équipe à préparer de l’autre côté de la frontière un match prévu à Annaba faute, apparemment, d’infrastructures adéquates en Algérie.
Ce qui est évidemment surprenant. L’Algérie compte parmi les pays africains disposant d’un grand nombre de stades modernes. Au moins trois nouveaux temples du football (Oran, Tizi-Ouzou et Baraki à Alger) sont fin prêts, en plus de ceux déjà existants et récemment rénovés.
Délocalisation du stage de l’équipe d’Algérie : Belmadi derrière la décision ?
Aller se préparer dans une petite localité tunisienne renvoie l’image d’un pays en manque d’infrastructures. Mais qui a pris une telle décision ? Si la FAF l’assume pleinement dans son communiqué, elle serait en fait l’œuvre du sélectionneur national Djamel Belmadi, à en croire le journaliste Hafid Derradji.
Cette décision risque de faire perdre des points à l’Algérie dans sa quête d’obtenir l’organisation de l’une des prochaines éditions de la CAN. Cela tombe très mal au moment où des bruits font déjà état de l’attribution des éditions 2025 et 2027 au Maroc et au Sénégal respectivement.
Au début des éliminatoires de la coupe du monde 2022, et alors que l’Algérie était la seule équipe de son groupe à être autorisée à jouer à domicile, Belmadi avait eu la maladresse de critiquer publiquement la pelouse du stade Tchaker de Blida.
Il était dans son rôle en tant que sélectionneur de réclamer les meilleures conditions pour son équipe, mais il pouvait le faire sans bruit et à travers les canaux de communication habituels avec la fédération.
Qu’elle émane de Belmadi ou d’une autre partie au sein de la FAF -qui est sans président depuis la démission de Djahid Zefizef à la mi-juillet-, la décision de délocaliser le stage des Verts en Tunisie est irréfléchie et s’apparente à une grosse maladresse qui risque de faciliter davantage la tâche à ceux qui, dans les coulisses de la CAF, font tout pour écarter les candidatures de l’Algérie.
L’Algérie a dépensé sans compter pour doter le pays des meilleures infrastructures sportives et il est inconcevable que l’équipe nationale ne puisse pas y trouver un endroit pour effectuer un stage.