En plus des céréales, du sucre, de l’huile de table, des légumes secs, le café s’ajoute à la liste des produits subventionnés par l’État en Algérie. Face à la hausse des prix de cette boisson très populaire dans le pays, le gouvernement a sorti le chéquier.

Il a décidé de plafonner les prix du café pour stopper leur hausse. La mesure est salutaire pour les Algériens qui sont de grands consommateurs de cette boisson chaude.

En une année, le prix de tasse de café dans les cafétérias d’Alger a été multiplié par deux, passant de 20-30 dinars à 50-60 dinars. Le paquet de café moulu de 250 grammes a dépassé 400 dinars, soit plus de 1600 dinars le kg.

Les prix du café plafonnés

Selon l’Office national des statistiques, « les prix des biens alimentaires industriels accusent une augmentation de +1,7%, avec un taux remarquable de +34,4% pour le café, thé infusion »

L’Algérie importe annuellement 130.000 tonnes de café, pour une facture de 300 millions de dollars (avant la hausse des prix de ce produit sur le marché mondial).

Face à cette hausse, l’Algérie a décidé de plafonner par décret publié mercredi 21 août au Journal officiel le prix du café à 1.250 DA le kg pour le café vert, torréfié ou moulu « arabica » et à 1.000 DA le kg pour le café vert robusta, torréfié ou moulu. Le café robusta qui est le plus consommé en Algérie, a vu son prix exploser ces derniers mois.

Rapidement, le gouvernement a fixé par arrêté interministériel publié jeudi 29 août au Journal officiel n°59 les modalités de compensation des prix du café vert importé.

« Il est entendu par la compensation des prix du café vert importé, au sens des dispositions du présent arrêté, la prise en charge, par l’Etat, du différentiel entre le prix de revient réel du café et le prix de vente plafond, hors taxe, après déduction du montant de la marge bénéficiaire, appliqué par l’opérateur concerné par la compensation », précise le texte qui a été publié jeudi au Journal officiel n°59.

Il ajoute que le « montant de la compensation est majoré du différentiel entre le montant de la taxe sur la valeur ajoutée payé à l’importation et le montant de la taxe sur la valeur ajoutée au titre des opérations de vente du café objet de la compensation. »

Dans cet arrêté, il est précisé que les prix de vente plafonds du café, hors taxe (…) sont calculés sur la base des prix plafonds à la consommation, en tenant compte des marges bénéficiaires plafonds déjà fixées.

• 748,16 DA/Kg, pour le café vert Robusta, torréfié ou moulu

• 935,20 DA/Kg, pour le café vert Arabica, torréfié ou moulu.

Subvention du prix du café en Algérie : ce qu’il faut savoir 

La publication de cet arrêté signifie l’entrée en vigueur de la mesure relative à la subvention du café en Algérie. Le texte détaille la procédure de compensation pour les importateurs de café.

Il précise notamment que les « prix d’achat de référence du café vert, appliqués sur les marchés internationaux, sont publiés, mensuellement, par les services du ministère chargé du commerce, sur leurs sites web officiels ainsi que par tout autre moyen approprié. »  

Pour bénéficier de la subvention, l’opérateur concerné doit adresser une demande à la « brigade mixte de contrôle, territorialement compétente, pour examen dans un délai n’excédant pas 30 jours à compter de la date du dépôt. »

Cette demande, « visée par la brigade mixte de contrôle, accompagnée d’un rapport détaillé, établi par ladite brigade, est transmise par la direction de commerce de wilaya, territorialement compétente, au secrétariat du comité de compensation, au niveau du ministère chargé du commerce », ajoute le texte.

Le comité de la compensation « examine et évalue la demande et fixe le montant de compensation à attribuer à l’opérateur concerné, dans un délai n’excédant pas  30 jours, à compter de sa date de réception, en tenant compte des prix d’achat de référence » fixés par l’arrête interministériel.