Les Algériens sont-ils des adeptes du « béton sucré » ? En 48 heures, les services de la répression des fraudes du ministère du Commerce ont saisi d’importantes quantités de sucre dans des usines de fabrication du béton.

La première saisie du genre a eu lieu mardi 14 mars sur un chantier de bâtiment à Heraoua dans l’est d’Alger.

Les éléments de la direction de la répression des fraudes et des gendarmes ont trouvé une quantité de 5 tonnes de sucre blanc en sacs de 25 kg dans un chantier de bâtiment. La quantité a été saisie par les contrôleurs.

La deuxième saisie a eu lieu ce jeudi 16 mars dans une usine de fabrication de produits chimiques et des matériaux de construction à Sidi Moussa dans le sud d’Alger. Selon un communiqué du ministère du Commerce, les éléments de la direction de la répression des fraudes de la wilaya d’Alger et des gendarmes ont saisi une quantité de 11 tonnes de sucre dans cette usine.

Le sucre utilisé comme adjuvant au béton

« Dans le prolongement des investigations en cours, les agents du contrôle économique et de répression des fraudes de la wilaya d’Alger, en coordination avec les services de la Gendarmerie nationale, ont saisi ce jeudi 16 mars 11.250 kg (plus de 11 tonnes) de sucre subventionné, à l’intérieur d’une usine spécialisée dans la production de produits chimiques et de matériaux de construction dans la commune de Sidi Moussa (wilaya d’Alger) », a indiqué le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.

Le département de Kamel Rezig explique qu’au cours de cette opération,  il a été constaté que le sucre est mélangé avec du sodium et d’autres produits chimiques, pour être ensuite mélangé avec du béton, comme adjuvant pour retarder la prise, ajoute-t-il.

Le ministère du Commerce ne précise pas si la réglementation interdit l’utilisation du sucre comme adjuvant retardateur de la prise du béton. Il indique seulement que le sucre est subventionné par l’État.

L’utilisation du sucre comme adjuvant du béton ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte au début du siècle dernier.

L’Algérie, qui produit 1.340.000 tonnes de sucre blanc par an, subventionne ce produit de large consommation. En Algérie, le prix du sucre blanc emballé est fixé à 95 dinars et 90 dinars le kilogramme pour le sucre en vrac. En 2022, le gouvernement a décidé d’introduire une TVA de 9 % sur le sucre, mais la mesure a été supprimée par le président Abdelmadjid Tebboune.

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