Le 15 mars, l’Algérie a commémoré le 60e anniversaire de la mort de l’écrivain Mouloud Feraoun, assassiné par l’OAS dans les derniers jours de la guerre de libération nationale.
Une dizaine de jours plus tard, on reparle de l’auteur du chef-d’œuvre Le fils du pauvre, mais pour d’autres raisons. Deux descendantes directes du célèbre écrivain algérien, ses petites-filles précisément, ont trouvé la mort dans des circonstances qui ébranlent la Suisse.
Narjisse et Nesrine Feraoun, le mari de cette dernière, Éric David, et deux enfants du couple se sont jetés du 7e étage de leur appartement de la ville de Montreux, sur le lac Léman, en Suisse.
Les trois adultes et une fillette de 8 ans sont décédés sur le coup tandis qu’un adolescent de 15 ans se trouve entre la vie et la mort. Ce dernier, Allan, demeure l’unique espoir des enquêteurs pour comprendre les raisons de ce suicide collectif.
Selon le Journal du Dimanche, c’est au moment où des gendarmes frappaient à la porte de leur appartement pour une banale affaire de non-respect des obligations liées à la scolarisation à domicile du jeune Allan, que les 5 membres de la famille se sont jetés dans le vide. Pourquoi ? Personne ne le sait pour le moment et les enquêteurs n’excluent aucune piste, même si celle d’une « dérive sectaire survivaliste » est évoquée. Selon le journal suisse Le Temps, trois des cinq pièces de l’appartement étaient remplies de nourriture.
Une famille d’intellectuels
Dans l’appartement vivaient Éric David, 40 ans, son épouse Nesrine Feraoun, 41 ans, les deux enfants du couple, âgés de 15 et 8 ans, et la sœur jumelle de Nesrine, Narjisse.
Tous français, ils se sont installés en Suisse en 2014. Ils sont décrits par leurs voisins comme étant « discrets », « isolés » et « bizarres », mais ils n’ont jamais eu d’histoires avec la police.
Ce qui frappe encore plus dans cette affaire, c’est le niveau intellectuel des trois adultes. Eric David est ingénieur polytechnicien, a travaillé pour trois ministères en France et possède sa propre entreprise en Suisse.
Les deux descendantes de Mouloud Feraoun, filles d’un ingénieur informaticien, ont aussi fait des études avancées.
Nesrine avait ouvert un cabinet dentaire en France avant de s’installer en Suisse où elle travaillait dans l’orthodontie. Narjisse était une ophtalmologue réputée. Elle s’est séparée de son mari, un ingénieur en informatique, il y a 7 ans, avant de s’installer depuis chez sa sœur.
Des membres de leur famille, cités par le Journal du dimanche (JDD), ont affirmé que les deux femmes ont coupé tout contact avec la famille six mois après leur mariage, soit depuis 15 ans.