Société

Sujets, fraude…le point sur les préparatifs au BAC 2022

L’examen du Bac 2022 aura lieu du dimanche 12 au jeudi 16 juin prochain en Algérie. Dans quelles conditions se déroulent les préparatifs ? Les syndicats de l’éducation sollicités pour faire le point sur cette question, sont unanimes quant au « déroulement normal » des préparatifs.

« Les préparatifs vont bon train, car c’est une opération répétitive et nos travailleurs sont rodés », assure Boualem Amoura, SG du Syndicat des travailleurs de l’enseignement et de la formation (Satef).

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Il s’inquiète néanmoins pour les régions du sud, où le problème de l’eau et de climatisation se pose dans certaines wilayas ainsi que le manque de transport pour les surveillants.

Sur le plan pédagogique, Boualem Amoura relève que les « programmes ne sont pas terminés ». « L’avancement ou la réalisation des programmes varie entre 65 et 70 % », mentionne-t-il, rappelant notamment le report de la rentrée du 7 au 21 septembre, et l’avancement d’une semaine des vacances d’hiver. « Les élèves n’ont pas reçu les acquis programmés », a pointé M. Amoura.

Pour sa part Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Conseil autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), plaide pour qu’il n’y ait pas de mauvaise surprise pour les candidats sur leurs feuilles d’examen.

Il met l’accent sur l’importance que la Commission nationale chargée de l’élaboration des sujets du Bac soit en possession de toutes les données lui permettant d’établir des sujets dans la limite de ce qui a été administré en cours.

« On ne voudrait pas nous retrouver avec des élèves vous disant qu’ils n’ont pas étudié tel ou tel sujet, etc. Nous souhaitons qu’il y ait une étude précise et globale concernant l’état d’avancement des programmes de manière à garantir la justice pour tous les élèves », clame-t-il.

Concernant les préparatifs matériels, le ministère de l’Éducation nationale (MEN), à travers l’Office national des examens et concours (Onec), a suffisamment d’expérience pour assurer les moyens en vue de la tenue de ces examens.

« Tout doit être réglé maintenant, que ce soit du point de vue de l’encadrement, des moyens matériels qui doivent être assurés au niveau des centres d’examen… », exhorte-t-il tout en se réjouissant qu’il n’y ait plus la hantise de la covid, du moins pas comme c’était le cas l’année passée.

« Cela n’empêche pas qu’on doit assurer les moyens nécessaires… », note-t-il. S’appuyant sur l’expérience accumulée dans l’organisation des différentes éditions du BAC, Messaoud Boudiba met en garde contre le risque d’erreur.

« Tout le monde a les yeux braqués sur cet examen. C’est pourquoi, il faut être bien préparé », relève le représentant du Cnapest. De son côté, le porte-parole de l’Union des professionnels de l’enseignement et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, assure que les préparatifs pour le baccalauréat se déroulent « normalement », ajoutant que la mobilisation est totale.

« Les examens officiels sont l’affaire de tous et par conséquent tout le monde est mobilisé dans l’intérêt des élèves », a indiqué M. Dziri, notant que les aspects matériels et logistiques et humains sont assurés.

Concernant l’aspect pédagogique, le porte-parole de l’Unpef rassure que les sujets seront tirés des enseignements dispensés en classe. Le taux d’avancement des programmes a atteint des niveaux importants, a assuré Dziri.

Sécuriser l’« itinéraire » des sujets du Bac

Interrogé sur le risque de fuite des sujets du BAC, Messaoud Boudiba du Cnapest affirme qu’il faut sécuriser par tous les moyens l’« itinéraire » des sujets.

« Sachant que les smartphones sont interdits à l’intérieur des classes d’examen, je pense que le risque de fuite de l’intérieur des classes est infiniment faible », rassure-t-il.

Dans ce cadre, Messaoud Boudiba exhorte les candidats du baccalauréat à ne pas se laisser distraire par les faux sujets qui sont diffusés sur les différentes plateformes durant les derniers jours précédant le Bac.

« Nous mettons toujours en garde les élèves à ne pas s’intéresser à ces choses-là qui n’ont pour d’autre visée que leur brouiller l’esprit et leur font perdre du temps », souligne le syndicaliste.

« Notre souhait est que ce fléau ne puisse plus exister et que les examens se déroulent dans un climat de confiance et de tranquillité », avance Sadek Dziri qui prévient qu’il n’y a pas de risque zéro. Le porte-parole de l’Unpef ajoute que les faux sujets qui sont diffusés à la veille des épreuves sont combattus par les autorités publiques, se félicitant que le phénomène sévisse de moins en moins.

Le 16 mai dernier, Abbas Bekhtaoui, inspecteur central au ministère de l’Éducation nationale a déclaré que l’hypothèse d’une fuite des sujets du baccalauréat 2022 était « quasi nulle». Et ce au regard des « mesures qui ont été prises par le ministère avec les autres départements, pour que les sujets soient élaborés dans la discrétion la plus totale, et arriver en toute sécurité jusqu’à l’élève le jour de l’examen », a-t-il assuré sur la radio nationale.

Pour lutter contre ce fléau les autorités ont pris des mesures allant jusqu’à prévoir des peines d’emprisonnement contre les auteurs de fuites de sujets d’examens.

Plusieurs peines ont été prononcées depuis 2020. « En cas de diffusion des sujets entre le début de l’épreuve jusqu’à la moitié du temps imparti, l’auteur est passible d’une peine de prison et à des amendes », a signalé l’inspecteur central, même si le risque est, selon lui, « faible ».

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