La wilaya de Bejaïa est malade de ses routes. Les deux principaux axes routiers qui relient cette wilaya au reste du pays sont saturés et dans un état lamentable.
Pour les automobilistes de la région et des autres villes du pays qui se rendent à Bejaia, la RN26 (Bejaia-Alger) et la RN 9 (Bejaia – Sétif) sont synonymes de bouchons interminables.
C’est ce qu’on peut constater quand on lit sur les réseaux sociaux les nombreux témoignages d’automobilistes excédés par les embouteillages et les longs temps d’attente qu’ils doivent endurer sur les différents tronçons qui sont autant de points noirs.
Pour rouler sur les routes de Bejaïa, il faut quotidiennement s’armer de beaucoup de patience. Mais celle-ci ne cesse d’être mise à rude épreuve à travers les différents axes routiers à cause des embouteillages.
Les travaux de dédoublement de certains axes prennent du temps, beaucoup de temps. C’est ainsi sur le tronçon Takarietz-Bejaia sur 50 km sur la RN 26 qui connaît quotidiennement des embouteillages monstres, toute l’année. On le surnomme « le goulot d’étranglement».
Sur une vidéo tournée le 1er août dernier par un automobiliste, on peut voir les véhicules roulant pare-chocs contre pare-chocs, sous un soleil de plomb. « J’ai mis trois heures entre Takrietz et Bejaia, c’était interminable », témoigne un automobiliste.
Le 14 juillet, le wali de Béjaïa a lancé d’un énième rappel à l’ordre en instruisant les maîtres d’œuvre à accélérer la cadence d’exécution des travaux, et à renforcer leurs effectifs afin que le tronçon Takrietz – Sidi-Aïch de l’autoroute de Bejaia soit livré dans les délais impartis. En attendant, les automobilistes n’ont d’autre choix que de prendre leur mal en patience.
Sur la page Béjaia.info, un internaute lâche défaitiste : « Si cette pénétrante devient opérationnelle vers 2035 nous pouvons nous estimer heureux ». « Le temps de retard que subissent les routiers et les voyageurs coûte énormément d’argent et le dégoût », déplore un autre qui se veut néanmoins optimiste. « Un peu d’efforts et tout sera réglé », exhorte-t-il.
Les bouchons sur cette partie de la RN26 sont le résultat du retard pris dans la réalisation de l’autoroute de Bejaia, dont les travaux ont été lancés en 2013. Les automobilistes qui arrivent massivement de le partie de l’autoroute ouverte à la circulation se retrouvent dans un entonnoir à Takrietz où la circulation se fait à double sens.
Pour la RN9, la situation est grave. En été, des bouchons interminables se forment à Tichy et Souk-el-Tenine, deux stations balnéaires qui attirent de nombreux estivants. Sur le tronçon situé entre Souk-el-Tenine et Kherrata, les automobilistes vivent le calvaire chaque jour. Sur cette route qui traverse des montagnes et le tunnel de Kherrata, la circulation est toujours au rouge.
La route où la circulation se fait à double sens passe encore par Kherrata, Bordj Mira, Amridj, Darguina, Ait Anane et Souk el Tenine, autant de points noirs de la circulation automobile.
« Infernal », « invivable »
Ce tronçon connaît des embouteillages quotidiennement. La route reliant Kherrata à Souk El Tenine en passant par Bordj Mira et Darguina est également pointée du doigt pour la circulation lente. La RN26 est congestionnée et bouchonnée. Un « parcours du combattant » a-t-on tendance à le qualifier.
Le calvaire quotidien des automobilistes est raconté sur les réseaux sociaux, comme la page « Bejaïa Sois l’Observateur », qui rend compte des points noirs sur les routes heure par heure.
Les travaux entamés en plein jour ajoutent au supplice des automobilistes. « Tout simplement infernal », « invivable », « ça te gâche la vie », sont les mots qui reviennent dans les bouches des automobilistes, qui appellent à trouver des solutions urgentes.
« Des heures d’embouteillage souvent sous un soleil de plomb avec des conducteurs énervés, limite agressifs. C’est très pénible », témoigne l’un d’eux. Pour s’épargner les affres des embouteillages pendant la journée, certains n’hésitent pas à circuler la nuit, ou bien très tôt le matin.