Au moins 27 civils ont été tués dimanche dans des raids aériens de la coalition antijihadistes dirigée par Washington sur une zone résidentielle de Raqa, fief du groupe Etat islamique en Syrie, rapporte lundi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Sept enfants figurent parmi les victimes de ces frappes qui “ont frappé le secteur densément peuplé d’al-Badou dans le centre-ville” de Raqa, cible d’une offensive d’envergure d’une alliance arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
L’OSDH, qui dispose d’un large réseau de sources à travers la Syrie en guerre, avait recensé dimanche 17 morts, mais le bilan s’est alourdi après la découverte de cadavres sous les décombres.
Ce bilan porte à 125 le nombre de civils tués depuis une semaine dans des frappes de la coalition sur Raqa, la “capitale” de l’EI en Syrie, d’après l’OSDH.
“Il y a des civils tués chaque jour dans des raids de la coalition (…) Plus les combats se rapprochent du centre-ville densément peuplé, plus il y a des morts parmi les civils”, a précisé M. Abdel Rahmane.
La coalition formée de dizaines de pays fournit un appui aérien crucial aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde engagée au sol pour chasser l’EI de Raqa, leur principal fief en Syrie situé dans le nord du pays.
Depuis leur entrée dans la ville début juin, les FDS ont chassé l’EI de près de 60% de la cité.
La coalition internationale dit prendre des mesures pour éviter les victimes civiles, alors que depuis 2014 elle a reconnu être responsable de la mort de 624 civils dans des frappes, selon un bilan fourni début août. Certaines organisations estiment ce nombre largement sous-estimé.
“Le pire endroit aujourd’hui en Syrie est la partie de Raqa qui est toujours aux mains du prétendu Etat islamique”, avait dit jeudi Jan Egeland, le chef du groupe de travail humanitaire de l’ONU pour la Syrie.
L’ONU estime qu’il y a jusqu’à 25.000 civils pris au piège dans Raqa.
Déclenché par la répression de manifestations prodémocratie et opposant initialement armée et rebelles syriens, le conflit en Syrie s’est complexifié avec l’implication d’acteurs régionaux et internationaux et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés.