Les forces prorégime en Syrie ont réussi jeudi à totalement encercler le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans des régions désertiques du centre du pays, avant de lancer la bataille pour les en chasser, a indiqué une ONG.
Avec ce siège, l’armée est parvenue à couper les lignes de ravitaillement de l’EI. Elle devra ensuite chasser complètement les jihadistes de ces régions avant de lancer la bataille cruciale de Deir Ezzor, dernière partie du vaste désert et dernière province en Syrie aux mains de l’EI.
Dans son offensive d’envergure lancée en mai pour chasser l’EI de la région de la badiya (désert), située à cheval entre les provinces centrales de Homs et Hama et celle de Deir Ezzor (est), l’armée est soutenue par l’aviation de l’allié russe et des combattants locaux et étrangers.
La zone désertique contrôlée par l’EI depuis 2014 s’étend du centre syrien jusqu’à la frontière irakienne, à l’est.
Pour Moscou, la reprise de la province pétrolière de Deir Ezzor, aux portes de l’Irak, signifierait la fin de l’EI en Syrie. Des troupes gouvernementales sont assiégées dans une partie de la ville de Deir Ezzor, chef-lieu de la province.
Jeudi, « les forces du régime ont mené une avancée stratégique en imposant leur plus grand siège à l’EI » dans la badiya, principalement dans la province de Homs, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Elles se sont emparées de Jabal Dahek après que les troupes déployées au nord et au sud de ce secteur se soient rencontrées. Les combats se poursuivent d’Al-Soukhna, une des principales villes habitées de cette partie du désert qui a été reprise par l’armée, selon l’ONG.
D’après les experts, l’armée doit complètement éliminer l’EI de la partie centrale du désert avant de s’attaquer à Deir Ezzor, sinon ses troupes seraient à découvert.
Selon le géographe français Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, si l’armée élimine totalement l’EI du secteur, le régime aura plus de la moitié du territoire syrien sous son contrôle.
Déclenchée en mars 2011 après la répression de manifestations antirégime, la guerre en Syrie a fait plus de 320.000 morts en six ans.
Elle s’est transformée en un conflit très complexe avec l’arrivée des jihadistes et l’implication de puissances régionales et internationales.