Après près de dix mois derrière les barreaux, Karim Tabbou retrouve la liberté. La Cour d’Alger a accédé ce jeudi 2 juillet à la demande de sa remise en liberté provisoire introduite par ses avocats, mais a rejeté l’opposition à l’exécution de l’arrêt du 24 mars, condamnant le militant politique à 1 an de prison ferme.
L’essentiel à retenir est donc la fin du calvaire pour le fondateur de l’Union démocratique et sociale (UDS). Il devrait quitter dans l’après-midi de ce jeudi la prison de Koléa.
Rien en revanche n’a été encore décidé pour Amira Bouraoui, condamnée le 21 juin à une année de prison ferme. Son procès en appel devant la cour de Tipaza n’a pas encore débuté et les informations ayant circulé dans la matinée et faisant état de sa remise en liberté n’étaient que des rumeurs.
La LADDH appelle à libérer tous les détenus du Hirak
La première réaction à la libération de Tabbou est venue de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme. Elle confirme l’information et appelle à la libération des autres détenus d’opinion.
« Liberté provisoire, Karim Tabbou enfin libéré. La LADDH se félicite en attente de la libération de l’ensemble des détenus d’opinion du Hirak.
Un grand soulagement. Le pays en a tellement besoin pour aborder les solutions à la crise dans la sérénité. La LADDH encourage le pouvoir à entreprendre d’autres gestes d’ouverture pour une solution politique globale, démocratique et à la hauteur des espoirs suscités par le peuple algérien à travers son Hirak pacifique », indique l’organisation de Noureddine Benissad dans un communiqué.
Karim Tabbou était emprisonné depuis le 26 septembre 2019. Il avait été arrêté une première fois le 11 septembre puis remis en liberté le 25 et placé sous contrôle judiciaire. Le lendemain, il a été arrêté de nouveau dans une autre affaire pour laquelle il écopera le 11 mars d’une année de prison dont six mois avec sursis en première instance devant le tribunal de Sidi M’hamed, puis d’une année de prison ferme en appel devant la Cour d’Alger, le 24 du même mois. Son procès dans la première affaire devait avoir lieu lundi 29 juin, mais il a été de nouveau reporté.
Le 2 juin, Sofiane Djilali, président de Jil Djadid, révélait à sa sortie d’une rencontre avec le président Tebboune que celui-ci « a accepté d’agir, dans le cadre strict de ses prérogatives constitutionnelles et légales, et comme gage de son intention de favoriser l’apaisement et le dialogue national, pour que Karim Tabbou et Samir Benlarbi retrouvent leur liberté au plus vite, au terme de la procédure présidentielle officielle ».
L’annonce a pris un cachet quasi officiel le 9 juin lorsqu’elle a été confirmée par Mohamed Saïd, ministre conseiller et porte-parole de la présidence de la République.
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