Le journaliste Rabah Kareche, correspondant du quotidien Liberté à Tamanrasset, qui a été placé sous mandat de dépôt par un juge du tribunal de la même ville, ce lundi.
Le journaliste a été arrêté hier dimanche par la police de la ville et placé en garde à vue pendant toute la nuit. Ce lundi 19 avril, il a été présenté devant le procureur de la République, qui a transmis son dossier au juge d’instruction. Ce dernier a décidé de placer le journaliste sous mandat de dépôt, annonce le journal Liberté.
« Le correspondant de Liberté à Tamanrasset, Rabah Karèche, a été placé, ce lundi, sous mandat de dépôt, après avoir passé la nuit dans les locaux du commissariat central, puis présenté, ce matin, devant procureur de la République, et ensuite le juge d’instruction près le tribunal de Tamanrasset », écrit le quotidien sur son site web.
Les chefs d’inculpation
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) indique pour sa part que le journaliste est poursuivi pour « création et gestion d’un compte Facebook pour les chefs d’inculpation suivant : « publication d’informations ayant pour but racisme et haine dans la société », « publication et diffusion au public de fausses informations pouvant porter atteinte à la sécurité et ordre public, travailler avec n’importe quel moyen pour atteinte à l’unité nationale en dehors des articles 77 et 78 du code pénal. »
Liberté souligne dans ce sens que « la convocation du journaliste Rabah Karèche, hier, par les services de police, provient après la publication dans l’édition du dimanche 18 avril de Liberté, d’un article sur une manifestation de contre le nouveau découpage administratif ».
Le dernier papier publié par le journaliste sur le quotidien Liberté date d’hier, dimanche, et traite en effet de la colère des Touareg de Tamanrasset qui ont protesté par une marche contre le nouveau découpage administratif induit par la création de 10 nouvelles wilayas dans le sud du pays. Dans l’article intitulé « l’Ahaggar, la bataille des territoires », le journaliste a fait un compte rendu de la marche et donné la parole aux représentants des contestataires.
Dimanche soir, le ministère de l’Intérieur a démenti par le biais d’un communiqué toute modification dans les frontières des wilayas du sud après la création de nouvelles wilayas, assurant que la loi de 1984 relative à l’organisation territoriale du pays demeure toujours en vigueur, sans aucune modification.