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Tariq Ramadan s’explique dans une vidéo inédite

Tariq Ramadan s’explique dans une vidéo inédite

« Je suis totalement innocent de ce dont on m’accuse, mais je refuse d’entretenir la surenchère médiatique. Ces choses-là se discutent dans un tribunal, devant un juge et avec des avocats ».

Ces paroles sont celles de Tariq Ramadan, revenant sur l’affaire qui le secoue dans une vidéo datée de mi-novembre et publiée pour la première fois, ce mercredi 14 mars, par le Muslim Post.

L’intellectuel suisse, maintenu en détention en France depuis plus d’un mois après avoir été mis en examen pour viols, tandis qu’il a été visé par une troisième plainte il y a quelques jours, s’est estimé « profondément confiant » quant à l’évolution des investigations.

« Avec le temps juridique qui est plus lent que le temps médiatique, nous saurons qui a dit la vérité, qui a menti et qui, au fond, est innocent. C’est avec beaucoup de sérénité que je fais face à ces accusations », déclare-t-il.

« On va le finir »

Le théologien musulman réfute toutefois l’idée d’un complot, qui a circulé sur les réseaux sociaux. Dans le climat de l’affaire Harvey Weinstein, ses détracteurs ont vu une « aubaine extraordinaire et se sont jetés têtes baissées en pensant : on va le finir », explique-t-il, s’étonnant du manque d’investigation qui a été fourni autour des plaignantes (notamment la première d’entre elles, Henda Ayari), de la part des médias français. « Comme je suis le diable, la parole qui m’accuse est forcément la parole de l’ange, une parole d’évangile ». « Il faut qu’on charge davantage sur l’accusé, sur Tariq Ramadan, puisqu’il est le diable », soutient-il.

L’homme de 55 ans a par ailleurs souligné qu’il est uniquement dans la tourmente en France, où les médias l’ont dépeint comme un déséquilibré : « Sur trente ans de ma vie, je ne l’aurais été que deux fois et qu’en France. (…) Je serais donc géographiquement fou », ironise-t-il.

« Rien à voir avec l’islam »

Tariq Ramadan a également tenu à préciser qu’on a voulu associer ses démêlés judiciaires à l’idée de l’islam qu’il défend. « Cette affaire-là n’a rien à voir avec l’Islam. Même ceux qui disent que ça n’a rien à voir avec l’Islam l’ont islamisée, comme si je représentais l’Islam. C’est un débat totalement hystérique, insensé. Cela montre bien l’état de la France. C’est-à-dire que ça a été presque un prétexte pour déplacer les choses. Les journalistes l’ont fait, mais les politiques s’y sont également engagés », note-t-il.

Dans la dernière partie de la vidéo, le théologien, s’exprimant toujours de manière posée, estime avoir « beaucoup appris » de cette affaire. « J’ai appris sur les amis, les gens qui sont proches, les soutiens, j’ai aussi appris sur les ennemis, sur leur capacité à aller très loin, très bas dans leurs accusations et à savoir comment se tenir », a-t-il déclaré, avant de rappeler qu’il continuera à agir en faveur de « la défense des femmes, la défense de leurs droits, l’égalité sociale, la lutte contre la violence, contre les mariages forcés et le droit de pouvoir porter plainte quand il y a violence ou harcèlement ou viol ».

Enfin, il appelle ses défenseurs à faire preuve de sagesse : « L’insulte, la menace, le rejet, ça ne doit pas être notre façon de réagir à tout ceci. Il faut apaiser les choses. Il faut un débat sérieux et responsable. C’est avec de la sagesse, de la pondération, c’est avec une vue longue sur les choses que nous réussirons », dit-il, avant d’achever son discours en rappelant son engagement dans la construction d’une « société plurielle ».

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