Abdelmadjid Tebboune a prononcé ce jeudi 18 février, un discours à la nation, à quelques jours de la célébration du 2e anniversaire du Hirak, le 22 février, dans lequel il a annoncé trois principales décisions.
Le président de la République a défendu son bilan, et rappelant, en tapant du poing sur la table, ses décisions relatives à l’augmentation du salaire minimum garantie (SNMG), la suppression de l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour les revenus de moins de 30.000 Da par mois ce qui a touché, selon lui, 6,5 millions de travailleurs.
Le président Tebboune a vanté la stratégie nationale dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, et annoncé que dans « six à sept mois », l’Algérie entamera la fabrication du vaccin russe contre la Covid-19. « Nous nous sommes entendus avec nos amis russes pour fabriquer le vaccin en Algérie (…). On fera profiter nos voisins, nos amis africains et nous-mêmes », a-t-il dit. Il a rappelé aussi qu’il s’est occupé des Algériens qui étaient marginalisés durant des années, allusion aux habitants des zones d’ombre.
Libération de détenus du Hirak
Le président Tebboune a estimé qu’il « était temps de relancer l’économie et l’investissement, créateur de richesses et d’emplois », et s’éloigner définitivement de la « fausse économie basée sur l’importation et la surfacturation. »
Evoquant le volet politique, à quelques jours de la célébration du 2e anniversaire du Hirak « original et béni », qui a sauvé l’Algérie, le président Tebboune a annoncé trois importantes décisions. « Dans la constitution, nous avons intégré toutes les demandes du Hirak, la liberté totale », a-t-il dit. « Nous avons réduit les prérogatives du président de la République, et renforcé celles des élus ».
Il a commencé par la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) et la tenue d’élections législatives anticipées. « J’ai la pris la décision de dissoudre l’Assemblée populaire nationale et on va passer directement à des élections qui se tiendront à l’abri de l’argent sale ou non », a-t-il annoncé. « Les jeunes doivent intégrer les institutions politiques, et nous allons les aider, en prenant en charge une grande partie de la campagne électorale ».
Il a annoncé aussi avoir signé un décret pour gracier des détenus du Hirak, déjà condamnés, et d’autres détenus dont les dossiers sont en cours d’instruction. « J’ai signé un décret présidentiel pour gracier un groupe de détenus, environ 30 personnes, qui ont été condamnés définitivement, et d’autres personnes, qui n’ont pas été condamnées. Au total, entre 55 et 60 personnes qui rejoindront leurs familles, à partir de cette nuit ou demain », a-t-il précisé.
Sahara occidental : le référendum est la « seule solution »
Le président Tebboune a enfin annoncé un remaniement du gouvernement dans 48 heures, qui touchera des départements ministériels, dont les bilans ne sont pas satisfaisants et suscitent des critiques de la part des citoyens, sans donner de détails. « J’écoute les critiques des citoyens (…), et j’ai entendu votre appel. Pour cela, d’ici 48 heures au maximum, il n’y aura un remaniement gouvernemental que je vais annoncer demain ou après-demain ».
Au plan international, le président Tebboune a félicité les Libyens pour avoir conclu un accord à Genève, « ce qui nous rassure ». « Nous sommes satisfaits, parce que nous avons toujours dit que c’est un problème interne à la Libye », a-t-il dit, en affirmant que les « efforts de l’Algérie n’ont pas été vains »
Sur la question palestinienne, le président Tebboune a dit que la position était connue. Pour le Sahara occidental, la « dernière colonie d’Afrique », il a estimé que la seule solution était l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. « Il n’y a pas d’autres solutions », a-t-il dit.
