Politique

Tebboune : « Aucune puissance ne peut satelliser l’Algérie »

« Les Algériens sont nés libres… » Il y a près d’une année, au Forum de Saint-Pétersbourg en Russie, le 17 juin 2023, le président Abdelmadjid Tebboune affirmait l’attachement à leur neutralité dans les conflits entre les grandes puissances.

Ces mots forts ont été prononcés alors que les Occidentaux multipliaient les pressions sur les pays, ce qui est appelé le Sud global, pour prendre position contre la Russie sur la guerre en Ukraine.

Mercredi, le président Abdelmadjid Tebboune est revenu à la charge pour réaffirmer l’attachement de l’Algérie à sa politique de non-alignement qui constitue le pilier fondamental de sa politique étrangère depuis la création du Groupement provisoire de la République algérienne (GPRA) le 19 septembre 1958, c’est-à-dire, quatre ans avant l’indépendance du pays.

« L’Algérie ne sera jamais un satellite d’aucune puissance. Celui qui pense qu’il peut satelliser l’Algérie se trompe », a lancé le président Tebboune devant un parterre de hauts gradés de l’armée, dont le chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chengriha. Poursuivant, il a réitéré ce qu’il a dit à Saint-Pétersbourg il y a près d’une année.

Tebboune envoie des messages aux Occidentaux

« L’Algérie est un pays libre, les Algériens sont libres », a affirmé Abdelmadjid Tebboune qui a rappelé que l’Algérie est un membre du Mouvement des non-alignés. « Nous n’alignerons jamais », a-t-il dit, dans un contexte marqué par d’importants bouleversements géopolitiques qui se sont accélérés depuis la décision de la Russie d’envahir une partie de l’Ukraine en février 2022.

Cette guerre a aggravé les tensions entre l’Occident qui soutient politiquement et militairement l’Ukraine d’un côté, et la Russie ainsi que son allié chinois.

Après le déclenchement de cette guerre, les États-Unis ont tenté en vain d’obtenir le soutien de ce qui est appelé le Sud global pour isoler davantage la Russie. Mais de nombreux pays africains, sud-américains et asiatiques comme la Chine refusent de s’aligner sur la position occidentale.

La Chine a continué à commercer avec la Russie en dépit des sanctions occidentales, devant l’un des plus grands acheteurs du pétrole russe. En 2023, la Russie est devenue le plus grand fournisseur de l’or noir à la Chine, dépassant l’Arabie Saoudite.

Non-alignement : un pilier de la diplomatie algérienne

La politique de non-alignement fait partie des fondements de la diplomatie algérienne bien avant l’indépendance. Elle a été instituée par le GPRA qui a été créé en 1958 et est resté le principe fondamental de la politique étrangère de l’Algérie, et ensuite économique.

Durant la guerre froide qui a pris fin en 1989 avec la chute du Mur de Berlin puis la disparition de l’URSS en 1991, l’Algérie est restée à équidistance entre les blocs de l’Ouest, menés par les États-Unis, et le camp de l’Est mené par Moscou.

Après la disparition de la rivalité est-ouest, un nouvel ordre mondial a été institué, avec la domination de la superpuissance américaine, mais l’Algérie est restée fidèle à son principe de non-alignement.

Avec le retour des tensions entre la Russie et les États-Unis, la diplomatie algérienne garde sa position et refuse de rejoindre un camp précis. En économie, l’Algérie a toujours appliqué le même principe, en ouvrant son marché aussi bien aux Américains pour le pétrole, aux Chinois pour les projets de BTP et aux Russes pour les armes.

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