Le président Abdelmadjid Tebboune a vivement critiqué ce vendredi Reporters sans frontières (RSF) et son ex-président Robert Menard dont “les ancêtres étaient des colons” en Algérie.
“Il y a des gens qui sont attentionnés et sont actionnés de l’étranger. Il y a eu un vacarme sur les atteintes à la liberté d’expression. Sur 8000 journalistes, il y a 3 ou 4 qui n’appartiennent pas à la presse nationale, mais à des journaux étrangers, financés de l’étranger. On parle de souveraineté nationale, je n’y renoncerai jamais, quel que soit le prix.”
Le chef de l’Etat a vivement critiqué RSF qui a dénoncé dans son dernier rapport les “atteintes” à la liberté de la presse en Algérie. “Je les connais bien. Son président parle de démocratie. Ils ne parlent que de nous”, a dénoncé M. Tebboune, qui a rappelé le passé de l’ex-président de RSF Robert Menard.
“Je connais votre grand-père, votre père, étaient des colons à la Mitidja qui ont égorgé des Algériens, et à la fin, vous êtes devenu maire d’un parti extrémiste qui déteste les arabes et tout le monde”, a-t-il dit en parlant de Menard sans citer son nom.
“Nous avons des journalistes compétents, comme on a des médecins compétents. On a de belles plumes. Je me suis engagé, je soutiens de la liberté d’expression, mais j’ai dit que je combattrai vigoureusement la diffamation, l’insulte”, a-t-il insisté.
Poursuivant, il a cité le cas d’ “un journaliste qui a été interrogé, pour ensuite aller dans une ambassade pour leur donner un point sur la situation. Il a donné les noms des personnes qui l’ont interrogé. Vous n’êtes pas loin de l’informateur. C’est de notre droit de défendre notre souveraineté”. Le chef de l’Etat n’a pas cité de noms.
M. Tebboune a énuméré les différentes aides accordées par l’Etat à la presse. “Nous avons 162 quotidiens dont 5 sont publics. Ils ne paient ni l’impression, ni les impôts, ni le fil APS. On leur donne de la publicité et le papier d’impression est subventionné, et malgré tout ça, on ne ferme pas les journaux”.
Il a répété que la “liberté de la presse était garantie, sauf pour les hors la loi”, en soulignant que l’Algérie a “vécu ces dix dernières années dans l’anarchie”.
Le président de la République a évoqué ensuite le statut des chaînes TV privées, en soulignant qu'”aucun pays ne peut accepter cette situation”. “Nous on accepte, nous sommes en train de les accompagner pour prendre le chemin légal. Elles s’installent avec des financements qu’on ne connaît pas et diffusent des images inacceptables, c’est grave. Mais on ne ferme pas”, a-t-il dit, en remarquant que l’Arav est “en train de bouger”.