Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a effectué ce dimanche 22 décembre sa première sortie sur le terrain. Il a procédé à l’inauguration de la foire de la production nationale qui se tient à la Safex d’Alger jusqu’au 28 décembre.
L’occasion pour le nouveau chef de l’État, dont l’un des chantiers phare est la relance de la machine économique, de rencontrer les opérateurs, d’écouter leurs préoccupations et de donner ses premières instructions.
Abdelmadjid Tebboune a visité en premier le stand réservé aux industries militaires, sur lesquelles il n’a pas tari d’éloges, les qualifiant de « seule industrie mécanique en Algérie », de « locomotive de l’industrie nationale », invitant les opérateurs économique à s’y « inspirer en matière de taux d’intégration » ainsi que du « du sérieux du secteur militaire dans le processus de redressement industriel ».
On savait tout le « bien » que pensait Tebboune, le Premier ministre, de l’industrie d’assemblage automobile. Le président qu’il est désormais n’a pas changé d’avis.
« Certains opérateurs ont gaspillé, des années durant, d’importantes ressources financières en monnaie nationale et en devise étrangère sans aucun résultat. Certains projets ne peuvent être qualifiés d’industrie, car il s’agit simplement d’une importation masquée », a-t-il indiqué, estimant qu’on « ne peut pas dire qu’on a une industrie si elle n’est pas intégrée au minimum à 60% ».
« On n’entre pas dans l’industrialisation par effraction, il n’y a pas de miracle dans l’industrie. S’il y a une industrie, il faut qu’elle apporte une plus-value au pays et créer des emplois. L’industrie de montage n’a rien donné, c’est de l’importation déguisée », a-t-il insisté, préconisant de « réviser les procédés d’importation et traiter certaines pratiques immorales entachant cette opération ».
Par contre, le président a exprimé son admiration devant ce que fait le groupe Soummam, leader national de produits laitier, couvrant les besoins du pays et arrivant à placer ses produits sur le marché international. « Vous êtes un exemple, continuez », a-t-il dit au PDG et fondateur de l’entreprise, Lounis Hadj Hamitouche, auquel il a promis toute l’aide voulue.
« Dites-moi ce dont vous avez besoin pour créer plus d’emplois »
« Dites-moi ce dont vous avez besoin pour créer plus d’emplois, je suis là. Vous avez travaillé, investi, ça ne me gêne pas qu’il y ait du donnant donnant. On vous donne les terrains et vous créez des emplois. Notre objectif c’est de redémarrer la machine et de créer des emplois pour les jeunes. Le chômage doit baisser obligatoirement et cela va se faire avec des gens comme vous qui ont déjà donné la preuve sur le terrain. Je suis avec vous », a répété le chef de l’État.
À l’opérateur qui se plaint de problèmes de logistique qui freinent ses exportations, Tebboune a souligné qu’il s’agit d’ « une faille dans l’économie nationale ». « On a appris à acheter mais pas à vendre, on a appris à importer mais pas à exporter. Cela doit changer, on ne peut pas continuer comme ça », a-t-il dit.
Devant le patron du groupe Iris (électroménagers, pneus) Djamel Guidoum, le président a promis une année 2020 différente. « 2020 sera une année différente », a-t-il assuré.
Dans une discussion avec le responsable d’une entreprise de produits de boulangerie, Tebboune a annoncé la fin prochaine du sac en plastique. « On va laisser le temps aux fabricants de sacs en plastique de se reconvertir. Ils ont investi, acquis des machines, on ne peut pas les interdire du jour au lendemain, mais ça ne va pas durer longtemps. Ils auront peut-être un trimestre ou un semestre pour se reconvertir. On n’aura plus le droit de mettre du pain, notamment le pain chaud, dans un sachet de plastique. Cela est aussi valable pour les fruits et légumes et autres produits. Le sachet plastique, c’est fini », a assuré le président.
Au stand d’Air Algérie, M. Tebboune a ordonné la réouverture de l’ensemble des aérogares au niveau national dès 2020, suggérant la création d’une filiale de la compagnie nationale Air Algérie dédiée exclusivement aux vols intérieurs.
« Chaque aéroport doit accueillir au moins un vol quotidien pour faciliter le déplacement des citoyens », a-t-il instruit le PDG de la compagnie nationale.
Abdelmadjid Tebboune a annoncé la création d’un département ministériel dédié aux start-up et à la micro-entreprise, ainsi que des incubateurs dans toutes les grandes villes du pays.
Enfin, le président a estimé que le prix de la pomme de terre ne doit pas dépasser 60 dinars le kilogramme.