Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a achevé vendredi 21 juillet sa visite historique de cinq jours en Chine.
Cette visite a été ponctuée par la signature de nombreux accords et l’engagement à approfondir la coopération déjà très dense entre les deux pays.
Au dernier jour de la visite, la chaîne chinoise CCTV a diffusé un entretien avec le président Tebboune dans lequel celui-ci a notamment expliqué pourquoi l’Algérie a opté pour l’approfondissement des relations avec la Chine.
“L’Algérie est pour l’Afrique ce que la Chine est pour le monde. Nous aussi nous sommes partis de rien”, a indiqué d’emblée Abdelmadjid Tebboune pour qui la politique de la Chine n’a pas d’“arrière-pensée” autre que celle d’” aider ceux qui le demandent ‘”.
“Nous voulons coopérer avec la Chine car c’est un grand pays qui a d’énormes moyens et qui respecte les autres.
La Chine n’émet pas d’injonctions politiques, elle ne pose pas de conditions. Il n’y a pas de crainte d’hégémonie de la Chine“, a-t-il expliqué.
Si justement la Chine est aujourd’hui “acceptée en Afrique” c’est parce qu’elle ne fait pas “d’injonctions politiques“, a insisté le président algérien qui souligne que “les peuples africains sont conscients politiquement” ce qui rend difficiles les tentatives du colonialisme de “revenir avec un nouveau visage“.
Abdelmadjid Tebboune fait remarquer aussi que “la voix de la Chine est écoutée” dans le monde et que ce pays est devenu un intermédiaire entre les États, comme il l’a fait récemment entre l’Iran et l’Arabie saoudite. “C’est cette politique de rapprochement des gens que nous aimons“, a-t-il dit.
“Nous avons une grande confiance dans la sagesse du président Xi Jinping“, a-t-il ajouté, rappelant que, désormais, “rien ne se fait dans le monde sans la Chine“.
Algérie-Chine : ce qu’a dit Tebbiune à la chaîne CCTV
La Chine est devenue le premier fournisseur de l’Algérie où les entreprises chinoises ont également réalisé de très grands projets d’infrastructures.
Les deux pays veulent aujourd’hui “dépasser le commerce et la réalisation” pour aller vers “des projets communs dans tous les domaines, comme l’espace, l’enseignement supérieur, les médicaments”, a indiqué M. Tebboune.
Parmi les grands projets communs qu’il a cités, la réalisation d’un chemin de fer qui relie le nord et le sud du pays et l’exploitation de grands gisements miniers.
Le chef de l’État a rappelé que la Chine a contribué au lancement du premier satellite algérien et émis le vœu qu’un jour des ingénieurs algériens soient formés pour aller dans l’espace.
À l’adresse des investisseurs chinois, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que le terrain est propice en Algérie notamment depuis la promulgation d’une nouvelle loi sur l’investissement qui “ouvre des perspectives larges et offre de très grandes garanties“.
“On se connaît et la confiance qui existe entre les entreprises chinoises et le gouvernement algérien va faciliter plus les choses“, a-t-il assuré.
L’Algérie et la Chine sont également sur la même longueur d’onde concernant les relations internationales.
“Nous luttons ensemble pour un monde meilleur et plus juste“, a-t-il souligné. “Nous voulons un monde multipolaire. Il faut revoir beaucoup de choses dans les institutions internationales. Le FMI, la Banque mondiale, ne sont pas au service des pays pauvres ou en développement“, a insisté le président Tebboune.
D’où la volonté de l’Algérie d’adhérer aux BRICS et à la banque créé par le groupe.
M. Tebboune a révélé que l’Algérie a proposé une contribution initiale dans le capital de cette banque de l’ordre de 1,5 milliard de dollars.