Politique

Tebboune fait son bilan de mi-mandat

« Vous êtes le premier pilier de l’État ». Cette phrase prononcée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune à l’adresse des walis, résume tout le rôle qu’il réserve dans la concrétisation de son programme à ce corps de commis de l’État, dont il est lui-même issu.

Ce samedi 25 septembre, au Palais des nations de Club des pins, Abdelmadjid Tebboune a présidé la rencontre gouvernement-walis, pour la troisième fois depuis son accession à la magistrature suprême.

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La rencontre de cette année porte sur le thème de la promotion de l’économie nationale et du développement local. Exceptionnellement, le chef de l’État a allongé son discours, qui s’est décliné comme une sorte de bilan de mi-mandat, englobant, chiffres et réalisations à l’appui, toute son action ces deux dernières années, des réformes politiques au redéploiement diplomatique, en passant par le renouveau économique.

Le président Tebboune a rappelé bien des situations peu reluisantes, des avancées notables, des objectifs, certains chiffrés, encore à atteindre et un chapelet d’annonces touchant notamment au volet social. 

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La rencontre survient 10 jours après le vaste mouvement qui a touché presque la moitié du corps des walis (19 limogeages et 10 mutations). Aux « rescapés » et aux nouveaux nommés, il a fait une annonce importante : désormais, le wali redeviendra le premier responsable de sa wilaya, comme avant les années 1990, et ne sera plus le « bouc émissaire » que tout le monde critique alors qu’il n’a pas toutes les prérogatives. Car, souligne-t-il, « quand le wali avait toutes les prérogatives, tout marchait ».

Le président de la République est de nouveau revenu sur les tergiversations des responsables locaux, de peur de poursuites judiciaires, réitérant ce qu’il a déjà eu à dire par passé.

A savoir que « l’Etat n’est pas injuste », que seuls les faits avérés de corruption seront traités comme tels et qu’il n’est plus tenu compte des « lettres anonymes ». L’Etat va encore plus loin dans la protection des fonctionnaires : les enquêtes touchant les responsables ne se feront plus au niveau local, mais dans la capitale et par les instances habilitées. « L’Etat des peaux de banane est terminé », a tonné le président Tebboune, en référence aux règlements de comptes qui faisaient tomber des fonctionnaires à tous les niveaux.

Augmentation des salaires des enseignants et des paramédicaux

Au chapitre des satisfécits, Abdelmadjid Tebboune a d’abord tenu à remercier les walis qui ont « obtenu des résultats » dans l’opération d’éradication des zones d’ombre.

Il ne reste que 18% du programme à réaliser et le président de la République a signifié à ses interlocuteurs que le dossier doit être clos d’ici la fin de l’année.

Cette action en faveur des zones déshéritées s’est faite à coup de «  milliards », mais ce « n’est pas une perte ». « Ce que nous avons fait, c’est protéger le pays. Protégez-vous avec les pauvres », lance-t-il à l’égard des walis.

« Ma priorité c’est la dignité du citoyen, il faut l’écouter », ajoute-t-il, indiquant qu’il veut « une révolution dans le comportement des responsables » avant 2023.

Il égrène ensuite les nombreuses décisions en faveur de la préservation du pouvoir d’achat, comme l’abattement de l’IRG pour les bas salaires, la hausse du SNMG et du point indiciaire de la fonction publique, l’allocation chômage.

D’autres mesures sont à venir, notamment l’augmentation, en janvier-février 2023, des salaires des enseignants et des paramédicaux à travers la révision de leurs statuts particuliers, et la revalorisation des pensions de retraite et de l’allocation chômage, annonce le président.

Sur cette question du pouvoir d’achat et de l’inflation, Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de fustiger les effets néfastes de la planche à billets à laquelle avait eu recours Ahmed Ouyahia, son successeur au poste de Premier ministre en 2017.

« Aucun voyant n’est au rouge »

Sur le plan économique, « il y a du dynamisme », « on va vers la force économique » et « il n’y a aucun voyant au rouge », se félicite-il, soulignant le renouvellement de tous les stocks et la préservation de l’outil de production après la crise sanitaire du Covid-19, et surtout la hausse des exportations hors hydrocarbures à près de 5 milliards de dollars en 2021 alors qu’elles n’avaient jamais dépassé 1,85 milliard.

L’objectif pour 2022 est d’atteindre 7 milliards. L’Algérie exporte désormais plusieurs produits qu’elle importait, comme les produits sidérurgiques, le ciment, les produits alimentaires. Dans ce sens, il annonce le déblocage d’une usine de trituration de graines oléagineuses qui permettra de produire une huile 100% algérienne. (probablement l’usine de trituration de Cevital à Bejaia)

Au sujet des blocages de l’économie, Abdelmajid Tebboune estime qu’ils sont « voulus ». « Celui qui veut détruire le pays ne s’y prendrait pas autrement », dit-il à propos des quelque 850 projets qui viennent d’entrer en production après plusieurs années d’attente.

Dans l’agriculture, il a fixé comme objectif d’atteindre une production annuelle de 9 millions de tonnes de blé, estimant que cela est à la portée de l’Algérie. « Je ne demande pas l’impossible, je suis issu du terrain », dit-il aux walis, qu’il a chargé directement de la responsabilité d’améliorer les rendements agricoles.

Même si la situation économique et sociale s’est nettement améliorée, la vraie croissance, pour Abdelmadjid Tebboune, « c’est lorsque nous aurons un PIB qui nous permettra de rejoindre les BRICS ».

Sur le plan politique, le président de la République a rappelé le parachèvement du renouvellement des assemblées et la création de nouvelles institutions, comme la Cour constitutionnelle, le Conseil de la jeunesse ou encore l’Observatoire de la société civile.

Il s’est dit « fier » de l’APN, élue dans la transparence et loin de « l’argent sale ». « Même si la participation n’était pas comme on la souhaitait, aucune voix n’est partie indûment à un autre candidat », assure-t-il.

En politique étrangère, le président s’est félicité que l’Algérie reprenne « son rôle » alors que la diplomatie algérienne était « dans la gadoue », impassible par exemple devant la crise libyenne.

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