Devant les étudiants, avec lesquels il a célébré leur journée nationale ce dimanche 19 mai au pôle universitaire de Sidi Abdallah (Alger), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris un engagement fort : l’État ne lésinera pas sur les moyens pour soutenir les efforts de développement du pays, dans tous les domaines.
« Sans démagogie, l’argent c’est rien quand il s’agit de développer le pays », a-t-il répondu à un étudiant qui l’a interpellé sur l’insuffisance des fonds alloués aux projets innovants portés par les étudiants fraîchement diplômés.
L’accompagnement des universitaires est d’autant plus nécessaire que, a reconnu Abdelmadjid Tebboune, leur travail peut déteindre sur les performances du reste des secteurs. « Tous les moyens sont disponibles ou nous les rendrons disponibles », a-t-il insisté.
« Nous sommes à votre service, c’est à travers vos efforts que nous servons le pays », a-t-il dit à l’assistance composée d’étudiants, d’enseignants et de hauts cadres de l’État réunis dans la salle de conférences ultramoderne du nouveau pôle universitaire d’excellence qu’il a inauguré à l’occasion.
« Sans démagogie, l’argent c’est rien quand il s’agit de développer le pays »
Contrairement à ses deux derniers discours du 1ᵉʳ et 8 mai derniers, le président Tebboune ne s’est pas étalé sur les performances de l’économie nationale, se contentant de réitérer que l’année 2027 sera « une année décisive », l’année de l’achèvement de la numérisation et de l’industrialisation véritable, après « la désertification industrielle » qui a ramené la part de l’industrie dans le PIB de l’Algérie de 18% dans les années 1960-1970 à 3 ou 4%.
Ce sera aussi l’année où, a-t-il répété, l’Algérie verra son PIB dépasser les 400 milliards de dollars et deviendra « un pays émergent ». Et « ce n’est même pas difficile », a-t-il jugé, prévoyant de « passer à une autre Algérie où rien n’est impossible ».
Abdelmadjid Tebboune a pris au passage de nombreux engagements, dont celui de « donner une première chance à tous », de « ne pas laisser tomber un seul Algérien », de poursuivre la politique volontariste de l’État en matière de logement, de relever encore le pouvoir d’achat, « y compris des femmes au foyer ».
Tebboune devant les étudiants : “Apportez vos propositions”
Abdelmadjid Tebboune a prononcé un discours d’à peine quelques minutes pour la circonstance, dans lequel il a notamment rendu hommage aux étudiants qui ont répondu à l’appel de la patrie le 19 mai 1956, en pleine guerre de Libération nationale. La journée de commémoration est justement placée sous le thème : « L’étudiant algérien, de la résistance et la libération à la science et l’édification ».
Après sa courte allocution, le président Tebboune dissertera toutefois longuement sur les questions soulevées par les étudiants.
Le constat qu’il a fait de l’état de l’université algérienne est très flatteur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. De 600 à 700 étudiants en 1962, l’Algérie en compte aujourd’hui 1 650 000, 72 500 enseignants, 115 universités et centres universitaires, 30 centres de recherche, 2250 chercheurs…
L’université algérienne est aujourd’hui classée parmi les premières au Maghreb, dans le monde arabe et en Afrique, s’est félicité Abdelmadjid Tebboune, indiquant vouloir maintenant une université qui va vers « l’universalité » et « l’excellence ».
Le pôle technologique de Sidi Abdallah, à la nouvelle ville éponyme, près de Zeralda dans l’ouest d’Alger, s’inscrit dans cette politique visant à doter l’Algérie d’universités et d’écoles de qualité.
Bâti sur une surface totale de 87 hectares, le pôle abrite plusieurs écoles supérieures spécialisées dans les technologies les plus avancées : intelligence artificielle, nano-technologies, systèmes autonomes, mathématiques, cybersécurité… L’ensemble est baptisé du nom du chahid Abdelhamid Ihaddaden.
« J’inaugure avec vous un second souffle pour l’université algérienne », a dit le président Tebboune aux étudiants.
Ces derniers ont soulevé de nombreuses préoccupations auxquelles le président de la République a répondu en assurant de la disponibilité de l’État à écouter tout le monde, avec à chaque fois le même engagement que rien ne se fera sans les concernés.
« Apportez vos propositions », a-t-il demandé aux étudiants concernant le maintien du système LMD ou le retour au système classique, ou encore la réforme des œuvres universitaires.
Sur ce point, le président Tebboune a rappelé que rares sont les pays du monde qui font autant pour leurs étudiants, entièrement pris en charge par l’État, soulignant notamment que les prix de certaines prestations (cantine, transport…) n’ont pas évolué depuis plusieurs décennies.
M. Tebboune n’a pas en outre exclu d’introduire des incitations pour certaines filières dans lesquelles l’Algérie accuse un déficit, comme les sciences exactes.
La réponse de Tebboune aux futurs médecins algériens
Aux étudiants en médecine, le président de la République a dit qu’il est disposé à satisfaire leur revendication de revoir leur bourse, en mettant toutefois une condition : qu’ils ne prennent pas « l’avion » une fois leur diplôme en poche, alors que l’Algérie est confrontée, comme de nombreux pays, à l’exode de ses médecins.
« L’aspect matériel est important, mais ce n’est pas tout. La liberté de circuler et de voyager est garantie mais le pays est prioritaire », a-t-il dit à propos de ceux qui cherchent à s’expatrier, rappelant l’exemple du chahid Mostefa Benboulaid qui a vendu ses biens pour financer la révolution.
Il n’y a pas qu’aux étudiants algériens que le président Tebboune a promis de tout mettre à leur disposition. Il a pris le même engagement concernant les étudiants palestiniens inscrits en Algérie.
« La Palestine est notre cause, du citoyen lambda au plus haut responsable (…). J’ai donné des instructions pour que rien ne vous manque jusqu’à ce que les choses reviennent à la normale », a-t-il dit à un étudiant palestinien qui a improvisé une intervention afin de remercier Tebboune pour ce qu’est en train de faire l’Algérie pour la Palestine.
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