Politique

Tebboune : lutte contre la corruption « jusqu’au dernier souffle »

Le discours annuel du président de la République sur l’état de la nation est désormais une tradition. Abdelmadjid Tebboune s’est adressé ce dimanche 29  décembre à la nation à travers les membres des deux chambres du parlement, réunis en congrès.

C’est un engagement qui concrétise l’orientation nouvelle dans la gestion des affaires publiques, a dit le chef de l’Etat à l’entame de son discours de plus d’une heure et demi prononcé dans la salle circulaire du Palais des nations à Alger. 

D’emblée, Abdelmadjid Tebboune a réitéré l’engagement pris lors de son investiture pour un deuxième mandat, le 16 septembre dernier, de lancer un dialogue politique.

Un dialogue « profond » et « rassembleur », dans une conjoncture « sensible » qui « exige la vigilance », a-t-il précisé. Le dialogue que le président compte initier est destiné à « consolider notre indépendance et à renforcer le front interne ».

Bien qu’il n’ait fixé aucune échéance, le président Tebboune a fait savoir que le dialogue sera mené de manière « organisée », en commençant par la révision des lois relatives aux collectivités locales, notamment les codes communal et de wilaya.

Des moutures ont été remises à tous les concernés, élus et hommes politiques, afin d’entamer « la refondation de la pyramide de l’Etat, un Etat de droit et de la loi et le début de la démocratie véritable ». 

Cette concertation à distance est une autre manière de mener le dialogue qui ne doit pas nécessairement se tenir dans une salle fermée, a-t-il souligné. Un dialogue qui a comme finalité de consolider les droits fondamentaux consacrés par la constitution à travers aussi la révision des lois sur les partis politiques et les associations. 

Lutte contre la corruption jusqu’au « dernier souffle » 

Comme il l’avait aussi promis lors de son investiture, Abdelmadjid Tebboune a dressé le bilan de ces cinq premières années au pouvoir.

Un premier mandat marqué par des « réformes profondes malgré les résistances au changement », a rappelé le président, promettant que le changement, ce sera « pour tous, grands et petits », que la lutte contre la corruption sera menée « jusqu’au dernier souffle » et que le mandat actuel sera  celui de la consolidation « des acquis pour préserver la dignité du citoyen, améliorer son niveau de vie et poursuivre les projets de développement ».

« Nous sommes entrés dans le défis du développement national », avec « un nouveau modèle de développement basé sur la diversification et la libération de l’initiative », a-t-il rappelé.

Une stratégie et des efforts qui ont porté leurs fruits. De l’avis même des institutions internationales, « tous les indicateurs (de l’économie algérienne) sont au vert », citant un taux de croissance du PIB de 4,1% en 2023, « le meilleur taux au Maghreb et en Afrique », et des prévisions de 3,9% en 2024, la création de 9 000 startups, l’enregistrement de plus de 10 000 projets d’investissement, le lancement de grands chantiers d’infrastructures de base. « Ce ne sont pas des illusions ni des chiffres conjoncturels, ce sont les bases de l’économie », a-t-il dit.

Selon le président, la nouvelle loi sur l’investissement a permis une nette amélioration du climat des affaires en Algérie, soulignant que le secteur des hydrocarbures par exemple « n’a jamais connu pareille attractivité ».

Cela grâce à la garantie de la stabilité juridique instituée par décret.  Comme il l’a constaté à la dernière foire de la production nationale d’Alger, l’industrie algérienne commence à se relever du « désert industriel » de ces dernières décennies où le secteur contribuait à seulement 3% du PIB après avoir représenté 19% dans les années 1970. La part de l’industrie aujourd’hui est de 6% et l’objectif et d’atteindre 12% pendant l’actuel mandat présidentiel.

Dans son discours, le président Tebboune a fait état de négociations pour exporter vers l’Europe le surplus d’électricité, estimé à 12 000 mégawatts.

Le premier mandat a été aussi celui du lancement de grands projets intégrés comme l’exploitation des mines de fer Gara Djebilet et de phosphate à Tébessa.

 « Ce qui était un rêve est devenu réalité. Le port d’Oran recevra fin 2025, début 2026, la première cargaison du fer de Gara Djebilet », a lancé Tebboune, indiquant par ailleurs que la mine de Tébessa produira plus de 10 millions de tonnes de phosphate par an.

Le train qui « sifflera à Adrar et Tamanrasset » est un autre « rêve de l’Algérie indépendante qui se réalise », s’est-il félicité.

« Nous sommes en train de construire la confiance »

L’agriculture algérienne se porte aussi mieux avec une production annuelle estimée en valeur à 37 milliards de dollars et la couverture de l’essentiel des besoins du pays.

Le président Tebboune a réitéré à l’occasion son engagement à faire en sorte que le pays n’importe plus un kilogramme de blé dur.

Les cinq dernières années ont vu aussi l’intensification des programmes de logement et de l’éradication des « zones d’ombre », permettant à 6,5 millions d’Algériens de vivre dans des conditions plus décentes.

Le président Tebboune est aussi revenu sur les projets visant à atténuer le stress hydrique dont le lancement de plusieurs stations géantes de dessalement.

Il a surtout rappelé ses mesures pour améliorer le pouvoir d’achat, comme la  suppression de l’IRG sur les bas salaires, l’augmentation du SMIG, des salaires et des pensions et l’institution d’une allocation chômage.

Les augmentations se poursuivront à la faveur de la hausse des recettes de l’État, a-t-il promis. « Nous avons commencé à régler nos problèmes. Nous sommes en train de construire la confiance et de remobiliser les Algériens », a résumé le président de la République. 

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