Le président Abdelmadjid Tebboune a opéré un mouvement diplomatique qui a touché 70 postes entre ambassadeurs et consuls généraux, a rapporté ce dimanche l’ENTV.
Le chef de l’Etat veut mettre à profit « l’expérience » de nombreux cadres des Affaires étrangères qui ont des « décennies d’activité au service des intérêts » de l’Algérie dans le monde, avec la « promotion de nombreux jeunes diplomates, et la volonté d’augmenter le pourcentage de représentation des femmes dans le corps diplomatique algérien », explique la même source.
Les capitales concernées par les changements n’ont pas été précisés. Selon nos informations, Paris n’est pas touché par ce vaste mouvement diplomatique. L’ambassade d’Algérie en France est la plus importante dans le monde, en raison de la densité des relations algéro-françaises.
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En revanche, l’ambassade d’Algérie à Washington va changer de tête. Ahmed Boutache va quitter Rome pour la capitale fédérale américaine, selon nos sources.
En outre, le président Tebboune a nommé l’ancien premier ministre Abdelaziz Djerad comme ambassadeur en Suède, l’ex-ministre de la Justice Belkacem Zeghmati a été désigné pour diriger la représentation diplomatique algérienne à Prague (République Tchèque).
Dans la liste des ex-hauts responsables reconvertis dans la diplomatie figure aussi l’ex-président de l’Assemblée populaire nationale Slimane Chenine qui a été nommé ambassadeur à Tripoli (Libye).
Ce mouvement dans le corps diplomatique, le premier du genre depuis le retour de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères début juillet, rentre dans le cadre du « renouvellement des méthodes de travail pour contribuer à la modernisation » de la diplomatie algérienne comme « vecteur de paix, de sécurité et de développement », explique l’ENTV.
La même source explique que « l’autre axe, qui suscite l’intérêt des décideurs, concerne la nécessité de réactiver la Direction générale de la vigilance stratégique, de la prospective et de la gestion de crise comme outil important de la diplomatie contemporaine. »
Cette structure a pour mission d’ « anticiper les actes d’hostilité et les campagnes de propagande féroces dirigées contre l’Algérie », dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, le conflit au Sahara occidental, les tensions régionales au Mali et en Libye ainsi que les incendies meurtriers qui ont touché le pays cet été, explique la même source.
Cette mobilisation de la diplomatie algérienne dans ce « contexte particulier » vise à accompagner le « secteur stratégique de la défense nationale dans le domaine du renforcement de l’immunité de l’intégrité territoriale, de l’indépendance, de la souveraineté et de l’unité nationale de l’Algérie. »
En plus de ce mouvement diplomatique, le président Tebboune a renforcé le département de Ramtane Lamamra avec la désignation de sept envoyés spéciaux. Il s’agit de Amar Belani, qui sera chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, de. Ahmed Benyamina, chargé des questions de sécurité internationale, de Boudjemaa Delmi, chargé de questions africaines, en particulier de la géostratégie de l’espace sahélo-saharien et de la présidence du comité de suivi de l’application de l’accord d’Alger sur la paix et la réconciliation au Mali.
Tebboune a nommé aussi Mme Taos Haddadi-Djellouli, chargée de la communauté nationale établie à l’étranger, de Abdelkrim Harchaoui, chargé de la diplomatie économique, de Nor-Eddine Aouam, chargé des pays arabes, et de Mme Leila Zerrougui, chargée des grands partenariats internationaux.