Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a mis à profit sa rencontre avec les walis, ce samedi 24 septembre au Palais nations à Alger, pour évoquer la situation dans le voisinage immédiat de l’Algérie.
La diplomatie algérienne « était dans la gadoue », ne voyant même pas que la Libye était en crise depuis 11 ans, a-t-il critiqué.
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« Mais nous avons repris notre rôle », a-t-il assuré, ajoutant que l’Algérie ne se « taira pas », en référence à ce qui se passe dans ce pays voisin, envers lequel, assure Abdelmadjid Tebboune, le peuple algérien n’est pas « ingrat ».
À propos de la création d’un gouvernement parallèle en Libye par le camp du maréchal Haftar, le président de la République a réitéré la position de l’Algérie : « Tant qu’il n’y a pas de légitimité des urnes, ce sera la légitimité internationale », c’est-à-dire le gouvernement reconnu par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Et de réaffirmer que l’unique solution à la crise libyenne réside dans les urnes. Sur la crise malienne, Abdelmadjid Tebboune s’est félicité de l’unanimité qui se fait autour de l’accord d’Alger. Il a mis en garde que l’Algérie ne « cédera pas » et « n’acceptera jamais » la partition du Mali, « même s’il faut user d’autres moyens », sans en dire davantage.
Concernant le Sahara occidental, le président Tebboune a affirmé que pour l’Algérie, « c’est une question de principe ».
« La question est au niveau de la commission décolonisation de l’ONU. Le jour où elle sera transférée à la commission des réfugiés, ce sera autre chose », a-t-il argumenté.
Mali : Tebboune met en garde
Le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation pour la communauté internationale et l’Algérie ne fait qu’adopter une position de principe. « Nous-mêmes, nous n’avons pas accepté la colonisation », dit-il, en référence à la guerre de libération nationale. Et selon le président de la République, « il paraît que même l’Espagne commence à revenir » à la décision de l’Union européenne sur la question du Sahara occidental.
Le 18 mars, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez a opéré un revirement historique sur le conflit au Sahara occidental, en apportant son soutien au plan d’autonomie marocain. Cette décision a plongé les relations entre l’Algérie et l’Espagne dans une grave crise. Alger a décidé de suspendre le 8 juin dernier le traité d’amitié et le commerce avec l’ex-puissance coloniale au Sahara occidental.
S’agissant de la Palestine, « c’est une question centrale » et une « cause nationale » pour les Algériens. « Même si la Palestine était colonisée par une autre nation beaucoup plus forte que nous, l’Algérie l’aurait soutenue. La Palestine aux Palestiniens », a-t-il asséné.
« Ce n’est pas du Taghenant. On va combattre le colonialisme là où il se trouve », a assuré Abdelmadjid Tebboune.