Le second mandat de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Algérie a officiellement débuté ce mardi 17 septembre par la promesse de l’ouverture d’un dialogue politique.

Réélu à l’issue de l’élection présidentielle du 7 septembre, le président de la République a prêté serment au cours d’une cérémonie protocolaire au Palais des nations d’Alger.

Abdemadjid Tebboune a remporté à la majorité écrasante au scrutin présidentiel, avec 84,30 % des suffrages, devant le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Chérif, qui a obtenu 9,57 %, et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), crédité de 6,14 % des voix.

Tebboune annonce une initiative politique

Ces deux derniers étaient présents dans la salle circulaire du Palais des nations, ainsi que d’autres chefs de partis politiques, les membres du gouvernement, les hauts cadres de l’État en fonction ou à la retraite et les membres du corps diplomatique accrédité en Algérie.

La cérémonie d’investiture a commencé vers 13 h par le rappel par le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, des résultats du scrutin, tels qu’il les a annoncés samedi dernier.

Le président a prêté aussitôt serment conformément à l’article 89 de la Constitution. Le texte, contenu dans l’article 90 de la loi fondamentale, est lu par le premier président de la Cour suprême Tahar Mamouni, répété après lui par le chef de l’État réélu pour un second mandat.

Pendant la campagne électorale qui l’a menée à Constantine, Oran, Djanet et Alger, M. Tebboune avait annoncé un second mandat « économique par excellence ».

Il était aussi revenu sur les nombreuses mesures sociales de ses premières cinq années à la tête du pays et en avait promis d’autres si les Algériens lui renouvellent leur confiance.

Dans son discours d’investiture d’une trentaine de minutes, il a évoqué sa vision de « l’Algérie triomphante », slogan de sa campagne électorale, et évoqué la situation politique, annonçant l’ouverture durant ce mandat qui commence d’un dialogue politique.

« Durant ce deuxième mandat, et avec des conditions qui le permettent, nous entamerons des contacts et des consultations avec toutes les forces vives de la nation, politiques et économiques, pour un dialogue ouvert » afin, a-t-il dit, d’asseoir « la démocratie véritable ».

L’autre annonce du chef de l’État est l’institution de la tradition du discours sur l’état de la nation devant le Parlement. Après le premier discours du genre en décembre 2023, Abdelmadjid Tebboune s’adressera de nouveau aux deux chambres du Parlement réunies en congrès à la fin de l’année en cours.

Tebboune entame officiellement son second mandat

Le président Tebboune a salué le succès du scrutin présidentiel, remercié les deux autres candidats, l’ANP et les services de sécurité et s’est dit fier de la confiance du peuple et conscient de la tâche qui est de nouveau mise sur ses épaules dans un contexte régional et international sensible.

Il s’est engagé à poursuivre sur la même voie tracée durant le premier mandat pour mener le pays « trahi à cause de la prolifération des dérapages », d’une situation d’ « absence de confiance dans les institutions de l’État » vers une « Algérie nouvelle », celle de « l’espoir ».

Le fait marquant du premier mandat est le début du redressement de l’économie. Le président a rappelé les chiffres qui l’illustrent, un taux de croissance de 4,1 %, un PIB de 280 milliards de dollars, la hausse des exportations hors hydrocarbures et le lancement de grands projets d’investissement, notamment dans l’agriculture et l’extraction minière, et dans les infrastructures, comme le rail qui « arrivera à l’extrême sud ».

Abdelmadjid Tebboune a réitéré ses engagements pris pendant la campagne, avec des échéances précises et des objectifs chiffrés, soit rester autour de 4 % de taux de croissance, atteindre un PIB de 400 milliards de dollars, 15 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2026, 20 000 startups et autant de projets d’investissements avant la fin du deuxième mandat, 450 000 nouveaux postes d’emploi pour les jeunes et livrer 2 millions de logements pendant la même période.

Tebboune promet l’autosuffisance en blé dur à partir de 2025

Dans le secteur de l’agriculture, le président Tebboune a répété que l’Algérie atteindra son autosuffisance en blé dur en 2025 et en orge et maïs une année plus tard et disposera de 1 million d’hectares supplémentaires de surfaces irriguées.

Concernant l’alimentation en eau potable, il a annoncé la réception de 5 stations de dessalement géantes (300 000 mètres cubes/jour) à la fin de l’année en cours.

Parmi les mesures sociales annoncées, le relèvement de l’aide au logement rural à l’extrême-sud et dans les zones montagneuses à 1 million de dinars (100 millions de centimes).

Abdelmadjid Tebboune a aussi indiqué que le dossier des zones d’ombre sera définitivement fermé avant la fin de la première année du second mandat.

Il s’est en outre engagé à poursuivre les efforts pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens par la lutte contre l’inflation, la maîtrise des prix et le relèvement des pensions et des salaires, dont l’augmentation totale atteindra les 100 % avant la fin du nouveau mandat.