Abdelmadjid Tebboune n’a pas tardé à réagir à l’émouvante lettre ouverte d’Ines Ibbou au numéro 3 mondial au classement ATP, l’autrichien Dominic Thiem qui a refusé de participer à un fonds d’aide aux joueurs mal classés proposé par le serbe Novac Djokovic. Quelques heures après la publication de cette lettre dans la presse, le président de la République a apporté son soutien à la tenniswoman algérienne, classée 620e mondiale.
« L’Algérie ne peut pas perdre un talent sportif comme Ines Ibbou », a écrit le chef de l’Etat sur son compte Twitter, en assurant l’athlète du soutien de l’Etat algérien. « Rapidement, le ministre de la Jeunesse et des Sports va prendre en charge votre préoccupation », a-t-il ajouté en lui exprimant son appui et son soutien ainsi que ses vœux de succès ».
لا يمكن للجزائر أن تُضيّع موهبةً رياضيةً مثل إيناس إيبو وهي في مقتبلِ العمر و زهرة العطاء، في اختصاصٍ نادرًا ما ينجبُ جزائريين يبرعون فيه.عاجلاً، ستتكفل وزارة الشباب والرياضة بانشغالك. كل دعمي ومساندتي وتمنياتي لك بالنجاح ان شاء الله.
— عبدالمجيد تبون – Abdelmadjid Tebboune (@TebbouneAmadjid) May 10, 2020
Dans sa lettre à Dominic Thiem, Ines Ibbou lui a donné une véritable leçon de vie et raconté son parcours semé d’embûches dans un pays où le football est roi et où le tennis est quasiment inexistant.
« Cher Dominic, après avoir lu ta dernière déclaration, je me suis demandé ce qu’aurait été ma carrière, et donc ma vie, si j’avais été à ta place. Je me suis imaginé ce que ça aurait été d’avoir des parents profs de tennis quand j’ai touché une raquette pour la première fois, à l’âge de 6 ans, et que j’en suis immédiatement tombée amoureuse. Comme j’ai grandi dans les environs d’Alger, dans une famille très modeste, avec des parents qui n’avaient absolument rien à voir avec le monde du tennis, je ne peux pas m’empêcher de penser que ça aurait pu m’aider. Mais je ne te le reproche pas », déclare la joueuse de tennis de 21 ans dans sa vidéo.
« Si j’avais fait partie de ton monde magique à l’époque, j’aurais probablement attiré l’attention de nombreux sponsors et la fédération aurait pris soin de moi. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Des sponsors, tu dis ? Adidas ? Nike ? Wilson ? Prince ? Head ? Ils n’existent même pas en Algérie ! À part quelques équipements et le soutien de petites entreprises locales, j’ai seulement reçu le minimum pour couvrir ma participation aux Grands Chelems juniors. Et tu sais, en Afrique, le budget pour un athlète finit rarement dans son compte en banque, si tu vois ce que je veux dire », poursuit Ines Ibbou.
« La signification du sport, c’est de distinguer les plus talentueux, les plus tenaces, les plus travailleurs, les plus courageux. À moins que tu ne veuilles jouer seul sur le court ? Dominic, je te l’ai dit, on ne t’a rien demandé. À part un peu de respect pour nos sacrifices. Des joueurs comme toi me font m’accrocher à mon rêve. S’il-te-plaît, ne gâche pas ça », conclut Ibbou.