Le président Abdelmadjid Tebboune, a reçu ce samedi 29 janvier un appel téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron, a indiqué la Présidence de la République dans un communiqué.
C’est la première fois que Tebboune et Macron se parlent au téléphone depuis la crise diplomatique qui a éclaté en octobre dernier, suite aux propos controversés du président français sur le système politique algérien et l’existence de l’Algérie en tant que nation avant la colonisation française en 1830.
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Cette crise avait plongé les relations entre les deux pays dans un froid glacial. L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris le 3 octobre. Il aurait fallu attendre début janvier pour que Mohamed Antar Daoud regagne son poste dans la capitale française.
Selon la présidence algérienne, Emmanuel Macron a « renouvelé son invitation » à Abdelmadjid Tebboune pour prendre part au sommet Union européenne-Union africaine (UE-UA) les 17 et 18 février prochain à Bruxelles.
En outre, les deux chefs d’Etat ont évoqué les relations bilatérales et examiné les perspectives de la tenue du Haut comité sectoriel intergouvernemental (CHIN) qui ne s’est pas réuni depuis 2017.
« Apaisement des mémoires »
Ce comité devait tenir sa réunion à Alger le 8 avril 2021, mais elle a été reportée à une date ultérieure. Alger avait estimé que le niveau de représentation française était insuffisant pour une telle réunion qui a été victime des tensions politiques entre les deux pays.
Trois jours avant la tenue programmée du CHIN, Hachemi Djaaboub alors ministre du Commerce avait qualifié la France d’ « ennemi traditionnel » et « éternel » de l’Algérie, ce qui avait suscité un tollé en France.
De son côté, et l’échange téléphonique de ce samedi, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que Macron a abordé avec son homologue algérien «l’apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie».
Emmanuel Macron «est revenu sur ses dernières initiatives en France pour l’apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie. » Le président français a « dit se tenir disponible pour travailler sur ce sujet avec son homologue algérien, en particulier en ce qui concerne les recherches sur les disparus et l’entretien des cimetières européens en Algérie», selon la même source.
Mercredi, le président français a qualifié d’«impardonnable pour la République» française la fusillade de la rue d’Isly (Rue Larbi M’hidi) à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l’Algérie française furent tués par l’armée française le 26 mars de cette année-là. Une semaine après la signature des accords d’Evian, des milliers de partisans de l’Algérie étaient appelés par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) pour manifester contre l’indépendance de l’Algérie.