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Tebboune refuse de reprendre contact avec Macron

Tebboune refuse de reprendre contact avec Macron

Le froid glacial dans lequel sont plongées les relations entre l’Algérie et la France risquent de durer longtemps. Le président Abdelmadjid Tebboune s’est montré particulièrement pessimiste sur la fin de la brouille entre les deux pays.

La crise a éclaté après les propos tenus par Emmanuel Macron jeudi 30 septembre lors d’un échange à l’Elysée avec qui il a appelé les « petits fils de la guerre d’Algérie ».

Le président français s’est attaqué au système algérien, qu’il a qualifié de « politico-militaire », mais surtout il s’est interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830, une rhétorique chère à l’extrême droite française. Les propos révélés par le Monde samedi 2 octobre ont provoqué un tollé en Algérie.

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Le même jour, la présidence algérienne a décidé de rappeler l’ambassadeur à Paris Mohamed Antar Daoud, et d’interdire le survol du territoire algérien par les avions militaires français de l’opération Barkhane au Mali.

Depuis, les nuages n’ont pas arrêté de s’amonceler dans le ciel des relations algéro-françaises, et aucune éclaircie ne paraît à l’horizon. Plus d’un mois après, Alger ne décolère pas.

« Propos très graves »

Dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, ce vendredi 5 novembre, repris par Le Monde, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié de « très grave » les propos tenus par le président Macron, qui avait pourtant bonne réputation à Alger, depuis qu’il a qualifié le colonialisme de crime contre l’humanité en 2017, alors qu’il était candidat à la présidentielle française de la même année. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a critiqué M. Tebboune.

En reprenant à son compte une rhétorique de l’extrême droite sur l’Algérie et la colonisation, le président français a cassé le lien avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Les deux hommes entretenaient jusque-là une bonne relation, s’appelaient régulièrement au téléphone, et ont même échangé publiquement des compliments en 2020. Mais les propos de Macron ont tout remis en cause. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a expliqué M. Tebboune, actant ainsi sa rupture avec Emmanuel Macron. Plus explicite, le président de la République affirme qu’ « aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ».

« C’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », a-t-il dit, en affirmant que « M. Macron a blessé la dignité des Algériens ».

Concernant l’avenir de la relation franco-algérienne, M. Tebboune s’est montré pessimiste en affirmant que la fin de la crise n’est pas pour demain.

Le président Tebboune a accusé Emmanuel Macron de reprendre le même discours que le polémiste anti-immigration et anti-islam Eric Zemmour, en soulignant qu’il l’a fait pour des « raisons électoralistes. »

Sur le survol des avions militaires français opérant au Mali, le président Tebboune a fait savoir que la décision était définitive, en expliquant que si les Français veulent aller au Niger ou au Mali, ils « vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant ».  « Bien sûr, on va toujours rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble, a-t-il dit. Peut-être que c’est simplement fini maintenant ».

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