Le président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur les conflits sociaux à Air Algérie et dans l’éducation nationale ce jeudi lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, rapporte l’agence officielle.
À une question sur la coïncidence du premier anniversaire du Hirak populaire avec des mouvements de protestation dans certains secteurs, il a affirmé que « la succession de grèves dans des secteurs importants à un timing précis n’est ni un phénomène sain, ni une pratique syndicale ».
« Il s’agit là, de ‘politique politicienne’ et non de la politique au sens noble du terme », a-t-il affirmé exprimant le souhait de voir « ces gens revenir au bon sens et à la raison ».
Pour ce qui est de la grève dans le secteur de l’Éducation, M. Tebboune a dit « je n’ai eu de cesse d’exprimer ma considération et mon respect pour les enseignants, notamment durant ma campagne électorale », ajoutant avoir « demandé la révision de tout ce qui a trait aux enseignants pour leur accorder la place qui leur sied dans la société ».
Cependant, a-t-il estimé « l’annonce d’une grève nationale, alors que le gouvernement n’était même pas installé et n’avait pas encore le feu vert du Parlement n’est pas la solution au problème, qui exige du temps et des moyens matériels, financiers et organisationnels ».
L’école « souffre déjà et n’a pas encore réglé les problèmes de restauration, de transport scolaire et de chauffage », a dit le président Tebboune, affirmant que ces grèves « ne sont pas innocentes et sont l’œuvre de syndicats non agréés ».
Évoquant des grèves qui « ternissent l’image du pays, nuisent aux citoyens et entravent leurs affaires », en allusion à la grève du personnel naviguant de la Compagnie aérienne nationale Air Algérie, le président de la République a critiqué « ceux qui déclenchent des grèves par SMS une demie heure à l’avance », rappelant que la loi exige un préavis et la précision des motifs afin de favoriser l’ouverture de négociations pour trouver des solutions.
À cet effet, M. Tebboune a appelé à « la non dilution du rôle syndical », réaffirmant que « le timing de ces grèves n’est pas innocent. J’ai 50 ans d’expérience dans la gestion et on ne peut pas me convaincre du contraire », a-t-il ajouté.
« Celui qui veut régler les problèmes, doit prendre l’initiative de trouver les solutions définitives. La grève anarchique est interdite dans certaines infrastructures publiques », a-t-il lancé précisant que « la grève doit être annoncée au préalable pour permettre aux compagnies aériennes ou aux aéroports de prendre leurs précautions comme informer les voyageurs ».
Le Chef de l’État déplore une telle situation qui amène les citoyens, particulièrement les malades, à dormir à même le sol dans les aéroports suite à l’annulation de leurs vols.
Hier, les PNC grévistes d’Air Algérie ont saisi le président Tebboune pour intervenir dans le conflit qui les opposent à la direction de la compagnie aérienne nationale.