Le président américain Donald Trump “déstabilise le marché” du pétrole par ses “remarques” et ses “messages” sur Twitter, a déclaré samedi le ministre du pétrole iranien, Bijan Namdar Zanganeh.
“Ces jours-ci (…), le prix (du baril) est dépendant du comportement de M. Trump”, a déclaré M. Zanganeh sur la télévision d’État iranienne.
“Chaque jour, M. Trump fait un nouveau message ou une nouvelle remarque qui suscite de l’inquiétude sur le marché, ou alors il donne aux membres de l’Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) des ordres qui sont très insultants, ou à d’autres pays (des ordres) pour qu’ils augmentent leur production”, a ajouté M. Zangtaneh.
“C’est une insulte aux peuples de ces pays et à la souveraineté nationale de ces pays, et cela déstabilise également le marché”, a encore estimé le ministre.
Dans son dernier message sur Twitter consacré au marché du pétrole, M. Trump a estimé mercredi que “le monopole de l’Opep” devait “se rappeler que les prix de l’essence augmentent et qu’ils ne font pas grand-chose pour l’empêcher”.
Avant cela, à plusieurs reprises sur Twitter, M. Trump avait appelé l’Opep à augmenter sa production.
Il avait aussi annoncé par ce biais, il y a une semaine, que l’Arabie saoudite avait, à sa demande, accepté d’augmenter sa production de pétrole, “peut-être de 2.000.000 de barils, pour combler la différence” due aux “tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela” et empêcher que les prix montent.
L’Iran et l’Arabie saoudite appartiennent à l’Opep. Les membres du cartel ont convenu le 22 juin d’augmenter collectivement leur production d’un million de barils par jour afin d’éviter une “surchauffe” du marché alors que les prix de l’or noir montent.
Après le tweet de M. Trump sur l’augmentation de la production saoudienne, Shana, l’agence du ministère du Pétrole iranien, avait publié dimanche une lettre de M. Zangeneh au président de l’Opep l’enjoignant de “rappeler” aux États membres “de respecter leurs engagements (…) et de s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible de saper l’unité et l’indépendance de l’Opep”.
“Les décisions de l’Opep n’autorisent en aucune manière l’un de ses pays membres à répondre à une demande de hausse de la production réclamée par les États-Unis dans un but politique, et clairement affirmé, visant à nuire à l’Iran”, ajoutait le ministre.
L’Iran et l’Arabie saoudite ont rompu leurs relations diplomatiques en janvier 2016.