Cette année, la télévision publique algérienne a privilégié les contenus nationaux pour les programmes du ramadan. Faute de budget disponible, le directeur général de l’ENTV a indiqué, lundi 22 mai, que la chaîne n’achète plus de programmes étrangers.
Algérianiser le programme
Ainsi, les productions locales sont plus présentes, avec notamment le feuilleton « Samt el Abriya’a » (Le silence des innocents) diffusé sur la chaîne terrestre et Canal Algérie. Cette production, dont les premiers épisodes sont déjà disponibles sur Youtube, ne semble pas enthousiasmer les spectateurs qui multiplient les railleries sur internet.
À l’inverse, la saison 2 de « Âchour Al Âcher », diffusée sur la chaîne privée Echourouk Tv à 20h45, a reçu un meilleur accueil. La série historique dispose d’un budget plus important et met en scène des acteurs connus dont Salah Aougrout dans le rôle du Sultan Âchour et l’actrice Souhila Mallem, qui interprète sa fille. Celle-ci joue d’ailleurs dans la saison 4 de « Bibiche et Bibicha », diffusée pour la première fois sur la chaîne privée El Djazairia One.
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« Awled Moufida », la série tunisienne qui cartonne
Toujours dans le domaine des fictions, on retrouve en Tunisie, la série « Awled Moufida » (Les fils de Moufida) qui revient pour une troisième saison sur le canal privé El Hiwar El Tounsi. Le premier épisode d’une quarantaine de minutes a beaucoup été commenté sur les réseaux sociaux.
La série raconte l’histoire de trois frères dont l’un n’est pas né du même père. Le drame mêle les intrigues familiales aux problèmes rencontrés dans la société tunisienne, avec des personnages principaux incarnés par de jeunes acteurs. Preuve de sa popularité, le premier épisode mis en ligne en plusieurs parties sur Youtube a dépassé les 330.000 vues en moins de 24 heures.
Du nouveau dans les divertissements
La nouveauté sur l’ENTV, réside dans le jeu culinaire : « Radjli Chef », diffusé avant l’heure du Ftour. Ce programme télé, d’une vingtaine de minutes, met en scène deux couples dont chacun des maris doit cuisiner en suivant les consignes formulées à distance par son épouse. Le couple qui réussit à reproduire de la meilleure façon le plat demandé aura le choix de repartir avec une récompense financière ou poursuivre la compétition.
Dans le divertissement, on retrouve cette année : « Game of Ramadan » de la chaîne privée Dzair TV. Le jeu est diffusé en direct à partir de 17h, depuis la place publique d’une grande ville. Des personnes choisies au hasard s’affrontent et testent leurs connaissances sur plusieurs manches pour gagner des prix.
Les femmes contre l’EI
MBC 1 se penche sur la vie des femmes sous l’État Islamique. La chaîne saoudienne diffuse pendant le mois de ramadan trente épisodes de « Black Crows » (Corbeaux noirs), une série dramatique qui relate les histoires de plusieurs femmes sous occupation terroriste.
De l’esclave à la kamikaze, plusieurs profils féminins et histoires, inspirées de la réalité syrienne et irakienne, ont été intégrés au scénario. MBC 1, l’une des chaînes les plus regardées dans le monde arabe, veut contribuer à lutter contre « l’épidémie » qu’est L’EI, a indiqué le directeur de la chaîne au New York Times.
Hors écrans
Mis à part les programmes télévisés, il existe aussi des projections de films et documentaires organisées durant le mois de ramadan. À Alger, le ciné-club d’Amnesty Algérie propose par exemple une projection chaque jeudi à 22h.
L’entrée est libre et les intéressés pourront profiter de productions algériennes comme : « Le Puits » de Lotfi Bouchouchi, « Zabana ! », de Said Ould-Khelifa ou encore « Harragas », de Merzak Allouache.
Comme l’an passé, le théâtre des Verdures à Alger accueillera aussi des projections en plein air, à partir de 22h.