L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) a réagi ce mardi aux déclarations du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui avait devant l’APN lundi qualifié l’Arav d’être une autorité « impuissante, n’arrivant pas à exercer réellement son mandat ».
« Ce diagnostic est pertinent. L’Arav considère, en effet, que trente-deux mois après son installation officielle, le constat est patent : son bilan est très en-deçà des attentes générales et de ses propres ambitions », estime l’Autorité dans un communiqué diffusé ce mardi, signé par son président Zouaoui Benhamadi.
Expliquant les raisons de cette « impuissance », l’Arav estime qu’elle « ne peut fonctionner normalement que si les pouvoirs publics concernés satisfont à leurs obligations en matière de mise en ordre du paysage audiovisuel ».
« La loi stipule que ce sont ces pouvoirs publics et eux seuls, qui ont l’autorité pour lancer les appels à candidature, en précisant le nombre de chaînes dont le pays souhaite se doter. Ce n’est qu’une fois la compétition lancée, que l’Arav prend en charge l’opération de mise en conformité et de validation des documents présentés », indique l’Arav, affirmant qu’ « à ce jour aucun appel à candidature n’a été lancé ».
Le gendarme de l’audiovisuel affirme également n’avoir pas été dotée « des moyens nécessaires à son fonctionnement, la question de son statut et son budget demeurant en suspens ». « Le législateur a voulu faire de l’Arav une institution indépendante pour lui assurer un poids et une autonomie de décision. A ce jour, et malgré l’annonce faite en septembre 2017 par M. le Premier Ministre devant l’APN, l’Arav n’a pas été dotée des moyens nécessaires à son fonctionnement, la question de son statut et son budget demeurant en suspend », déplore l’Arav.
« Ce sont principalement ces deux points qui ont empêché l’Arav de prendre un départ sérieux dans une activité encadrée par la loi », estime l’Autorité. « L’Arav ne peut, pour autant, que se réjouir de l’alerte contenue dans la déclaration du Premier ministre qui sonne comme une autocritique partagée, et répond à une volonté de prendre en charge en toute légalité la mise à niveau du paysage audiovisuel national et son intégration dans le cadre du dispositif réglementaire et législatif en vigueur », conclut l’Autorité de régulation.