Une tension est enregistrée sur des produits de large consommation, à l’instar de la semoule, la farine et l’huile, alors qu’une crise du lait en boite pointe à l’horizon.
Un habitant d’Alger témoigne que la semoule fine est introuvable dans de nombreuses supérettes. Il dit s’être lancé dans une course effrénée pour trouver un sac de semoule qu’il a fini par trouver dans un magasin.
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A Bejaia, un habitant affirme qu’il n’arrive pas à trouver de la semoule dans les magasins.
Le président de l’Association de protection du consommateur (APOCE), Mustapha Zebdi, confirme l’existence d’une « petite tension au niveau de certaines régions » sur ces produits.
« Pas toutes », souligne-t-il. « Nous recevons par le biais du numéro vert 33 11 que nous avons mis à la disposition des consommateurs et via notre page (sur Facebook), des déclarations relatives à des tensions dans quelques régions », affirme-t-il.
« Actuellement, il n’y a pas un impact sur le marché de telle manière à ce que nous ouvrions une enquête et contacter les opérateurs. Je dirais que nous ne sommes pas au stade des tensions et des crises qu’on a déjà vécues », poursuit le président de l’APOCE qui redoute un changement de comportement chez les consommateurs.
« Nous rassurons tous ceux qui nous appellent sur la disponibilité des produits. Malheureusement à chaque fois qu’il y a une petite tension, c’est nous, consommateurs qui créons une crise par notre changement de comportement en achetant avec frénésie pour stocker », dit-il.
- Zebdi avoue ne pas pouvoir dire quelles sont les vraies raisons de ces tensions. Celles-ci, note-t-il, concernent surtout l’huile et la farine.
« Il y a eu l’arrêt technique des minoteries. Il y a en effet quelques régions où nous avons reçu des remontées de données sur un approvisionnement qui n’est pas régulier au niveau de certaines boulangeries. Et qui est probablement dû à ce congé technique, mais nous n’avons pas fait des investigations plus poussées parce que nous estimons qu’on n’est pas au stade des crises passées », explique Mustapha Zebdi.
Farine et huile : les assurances de l’UGCAA
De son côté, le secrétaire général de l’UGCAA (Union des commerçants et artisans algériens), Hazab Benchohra, livre son interprétation à propos de cette tension sur certains produits de consommation.
« Dès qu’il y a un événement important, des gens commencent à semer le désordre. Parce que quand on voit la production annuelle ou bien mensuelle d’huile, nous nous rendons compte qu’on a une autosuffisance. Il faut savoir aussi que l’exportation de l’huile (subventionnée) est interdite. Pour ce qui est de la farine, il y a eu certes les vacances dans les minoteries, pour autant il n’y a pas eu de pénurie. Le produit existe et les stocks sont pleins », explique M. Benchohra qui accuse les réseaux de la contrebande de créer des tensions sur les produits subventionnés par l’Etat.
Les usines Candia Algérie à l’arrêt
- Benchohra propose de lever la subvention sur ces produits et d’adopter le système de la subvention directe ou ciblée pour les populations démunies pour stopper la contrebande et aussi, pour mettre fin au gaspillage.
« Le pain est subventionné, avec des prix tellement bas qu’on en est arrivé à jeter 8 millions de baguettes de pain quotidiennement. En le vendant à son véritable prix, même le gaspillage sera réduit considérablement », soutient-il.
Selon M. Benchohra, les « soi-disant pénuries ne sont que des rumeurs lancées à l’approche de la rentrée sociale ». Il reconnaît « une perturbation » dans la distribution de la farine en raison de la période de maintenance, tout en assurant que « tout est rentré dans l’ordre ».
Pour ce qui est de l’huile, le SG de l’UGCAA assure qu’elle est disponible et le pays connaît une autosuffisance. Selon nos sources, c’est l’arrêt de la raffinerie d’une marque d’huile pour maintenance qui est à l’origine d’une légère tension sur ce produit de large consommation.
Pour le lait en boite, il est disponible dans les magasins, mais une crise pointe à l’horizon, en raison de l’arrêt des usines de Candia Algérie depuis lundi, faute de poudre de lait. Cet arrêt est dû à la non-délivrance des autorisations nécessaires pour l’importation de la poudre de lait, selon une source sûre.
En décembre 2021, une mesure similaire avait provoqué des tensions et une hausse des prix du lait en boîte.