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Tensions Arabie saoudite – Iran: l’UE craint des “répercussions extrêmement dangereuses”

Les tensions actuelles au Moyen-Orient, notamment entre l’Arabie saoudite et l’Iran, “peuvent avoir des répercussions extrêmement dangereuses”, a prévenu mardi à Washington la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini.

“Laissez-moi insuffler un peu de sagesse européenne dans un monde qui semble devenir complètement fou: c’est dangereux”, a-t-elle dit lors d’une conférence de presse, interrogée sur les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran, exacerbées notamment par le conflit au Yémen où les deux grands rivaux régionaux soutiennent des camps opposés.

“Il faut ramener le calme”, “le niveau de confrontation à travers la région peut avoir des répercussions extrêmement dangereuses, pas seulement pour la région mais aussi ailleurs”, a-t-elle insisté, sans toutefois blâmer une partie plutôt qu’une autre.

Elle a aussi évoqué parmi ses “principales préoccupations” la situation au Liban, où le Premier ministre Saad Hariri vient d’annoncer sa démission depuis Ryad en accusant le mouvement chiite libanais Hezbollah et l’Iran, son parrain régional, de “mainmise” sur son pays.

Federica Mogherini a en revanche apporté son “soutien total” aux réformes économiques et aux efforts anticorruption de Ryad, refusant de se prononcer en particulier sur la purge sans précédent menée en Arabie saoudite contre des princes, des ministres, d’anciens responsables et des hommes d’affaires.

“Tout ce qui va dans le sens de la diversification de l’économie, la modernisation du système et la lutte anticorruption est bienvenu”, a-t-elle déclaré, tout en glissant que la nécessité de respecter les droits de l’Homme et l’Etat de droit restait “au coeur” de la politique étrangère européenne.

Donald Trump a lui apporté un soutien encore plus appuyé au roi d’Arabie saoudite et à son fils.

“J’ai entière confiance dans le roi Salmane et le prince héritier d’Arabie saoudite, ils savent exactement ce qu’ils font”, a-t-il écrit lundi sur Twitter. “Certains de ceux qu’ils traitent durement +saignent+ leur pays depuis des années!”, a-t-il ajouté.

Ce coup de filet a été lancé au nom de la lutte anticorruption par une commission dirigée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans. Ce dernier a également, dans une déclaration d’une rare violence, accusé Téhéran d'”agression directe” contre l’Arabie saoudite après un tir de missile balistique sur Ryad par les rebelles houtis du Yémen, soutenus par l’Iran.

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