Le ministre du Commerce Kamel Rezig s’est voulu rassurant sur la disponibilité des produits de consommation en Algérie. Il a accusé des « mains invisibles » d’être derrière des « crises préfabriquées. »
La frénésie qui touche la mercuriale rythme le quotidien des Algériens qui se plaignent de la hausse des prix des produits de consommation. Dans le contexte de crise économique et d’érosion continue du pouvoir d’achat, les ménages éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts.
Des observateurs ne s’expliquent toujours pas la hausse des prixalors que les produits de consommation courants sont disponibles en quantités. Un constat de disponibilité confirmé par les autorités.
« Le marché national ne connaît pas de pénurie de produits de première nécessité, à l’exception peut-être de l’existence d’une tension sur un ou deux produits », a affirmé ce mercredi 3 novembre, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, dans une déclaration à la Radio nationale.
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« Pour le reste des produits, on est à l’aise, fait-il remarquer. Tout citoyen qui se rend au marché trouvera que toutes les sortes des produits de première nécessité sont disponibles », a poursuivi Rezig qui a expliqué que la hausse des prix des fruits et légumes est « un phénomène mondial qui n’est pas spécifique à l’Algérie ».
« Le pauvre on l’a achevé, ça y est »
Le ministre a invoqué les effets de la pandémie de Covid et le renchérissement des prix de l’énergie, du transport et du fret maritime. Selon Rezig, les hausses des prix ont même touché les pays développés, en Europe mais aussi les Etats-Unis. « Nous œuvrons avec le soutien de l’Etat à assurer la disponibilité de ces produits en quantités et à des prix acceptables », a martelé Kamel Rezig.
En attendant, les clients algériens restent sans voix devant les prix exorbitants affichés sur les étals des marchés.
Rezig accuse des « mains invisibles »
Dans son interview avec la Radio publique, le ministre du commerce, Kamel Rezig, a fait état de « pressions » qui s’exerceraient sur la pomme de terre et l’huile de table. A propos du second produit, Rezig affirme qu’il est disponibe en quantités suffisantes.
Le ministre du Commerce a mis en cause une « rumeur » lancée sur les réseaux sociaux qui aurait créé une tension sur ce produit. Selon le ministre du commerce, les stocks en matières premières pour la fabrication de l’huile de table sont disponibles et sont susceptibles de répondre à la demande.
« Les stocks en matières premières et en produits finis suffisent pour les six prochains mois », a assuré Kamel Rezig qui s’en est pris à des « mains invisibles » qui, selon lui, sont en train de perturber le marché en exacerbant les tensions et les pénuries.
Des « mains invisibles » qui sont derrière les tensions qu’a connues le pays au début de la pandémie de la Covid, a ajouté Rezig.
« Ces parties veulent par tous les moyens créer un dérèglement sur le marché. Ayant échoué sur le front sécuritaire, elles se rabattent sur le social en agissant sur les prix », a accusé Rezig sans préciser de quelles parties s’agit-il.
Une chose est certaine, selon le ministre du commerce : « Nous ferons face à ces crises fabriquées de toutes pièces ».
Kamel Rezig a pointé du doigt les propriétaires de chambres froides qui stockent les produits agroalimentaires à des fins de spéculation. Durant une période de dix jours, les services du commerce aidés par les éléments de la gendarmerie nationale ont pu débusquer entre 40 et 50 chambres froides et aires de stockages sur 1 200 inspectées qui exercent en dehors du cadre réglementaire, a indiqué Rezig.
Les services d’inspection ont pu mettre la main sur 12 000 tonnes de pomme de terre stockées par ces spéculateurs, a rappelé le ministre du commerce. Il a à ce propos annoncé qu’une première partie des quantités de pomme de terre saisies sont vendues sur les marchés au prix de 50 DA le kilogramme. D’autres quantités importantes seront prochainement proposées sur les marchés au même prix, selon le ministre. « Si cela s’avère nécessaire, nous allons malheureusement recourir à l’importation pour répondre aux besoins », a précisé Kamel Rezig
Des mesures ont été prises à la rencontre des propriétaires des chambres froides illégales et leurs dossiers ont été transférés à la justice qui tranchera sur leur cas, a ajouté le ministre. Le gouvernement annoncé que des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 30 années seront infligées aux opérateurs coupables du délit de la spéculation.