Un tigre de onze mois a été abattu ce jeudi à Touggourt par des éléments de la gendarmerie et de l’armée après avoir échappé du zoo où il était tenu en captivité, puis a été dépouillé et dépecé par les habitants de la région, provoquant la consternation et la condamnation unanimes des internautes en Algérie et ailleurs, sous le choc devant un tel acte.

« Ce ne sont pas des humains mais des barbares », a dénoncé une page Facebook suivie par près de 80 000 personnes, qualifiant l’acte de « crime écologique » : « Dépecer un tigre abattu car il s’est enfui du zoo de Tougourt, c’est des ‘’sans cœur’’, sans conscience humaine, de vrais sanguinaires », s’est indigné la page une publication datant du 15 aout.

Les commentaires des internautes ont largement abondé en ce sens, dénonçant la barbarie de l’acte. « Aucune humanité, aucune intelligence. Ils se disent musulmans et en même temps ils harcèlent et agressent les femmes, ils violent les enfants et maintenant ils maltraitent et tuent les animaux… », a dénoncé une internaute sous le choc, s’interrogeant : « Quelle logique divine ou humaine qui autorise ses comportements ».

« C’est un scandale, un crime commis par des personnes sans cerveau ni cœur. À l’heure où le monde essaye de sauver ces animaux en voie d’extinction, nous nous les tuons ? », s’est indignée une autre internaute.

« Il n’y avait pas un autre moyen telle que l’anesthésie bande de barbares ? », s’est-elle insurgée, faisant écho aux nombreuses interrogations sur le choix de la méthode utilisée pour neutraliser l’animal. « Ignorance mère de tous les maux. Où allons-nous ? Esprit et mentalité de plus en plus rétrogrades. Triste, Grave », a déploré une internaute.

L’association internationale de défense des animaux Peta a également dénoncé la captivité et la mort du défunt tigre. « Un jeune tigre échappé d’un zoo de Toggourt en Algérie a été abattu par la gendarmerie. Un cas similaire s’est déjà produit en France », a indiqué l’ONG dans une publication diffusée sur Twitter. « La captivité des animaux sauvages met en danger le public et engendre des tragédies de cette sorte ! Stop aux zoos ! », a dénoncé Peta France.

« Quand je vois le sort qui a été réservé à ce tigre qui se cherchait un espace de liberté, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour ces femmes qui aussi se cherchent un espace de liberté et à qui certains souhaitent le même sort », déplore quant à lui un internaute sur le même réseau social.

« Le plus désolant dans l’affaire du tigre abattu par les militaires a Touggourt, c’est d’entendre des gens scander ”djaich cha3b khawa khawa”. Prétexter qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement ok, mais pourquoi crier sa joie, pourquoi en faire un trophée ? », a par ailleurs dénoncé un internaute sur Twitter. « A Paris aussi un tigre a été tué par son propriétaire, là n’est pas la question. Mais derrière, il n’y avait pas des foules pour exhiber sa dépouille comme un trophée et faire des selfies avec. Voilà toute la différence, et elle n’est pas des moindres », a conclu le même internaute.

La consternation et les condamnations ne se limitent pas aux réseaux sociaux. Hier, lors du 26e vendredi du mouvement populaire, une manifestante a rendu « hommage » au tigre abattu.