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Titre de séjour : à Paris, certaines demandes ne sont pas traitées faute de personnels

À Paris, les travailleurs étrangers sans papiers, en attente de régularisation, sont confrontés à un blocage au niveau de la préfecture de police. Il s’avère que celle-ci privilégie le traitement des dossiers en cours aux dépens des nouvelles demandes de titre de séjours, révèle un journal français.

Les demandes de titres de séjour, formulées par les travailleurs sans papiers, ne reçoivent pas de réponse de la part de la préfecture de police de Paris. La raison ? Cette administration se plaint d’être confrontée à un manque d’agents.

« On travaille, on a des fiches de salaire et on paie des impôts. On a le droit d’être régularisés et là, ils ne nous disent rien », se plaint un travailleur étranger, cité par le journal l’Humanité.

Priorité aux « dossiers des gens qui sont déjà dans un parcours d’intégration en France »

Ce ressortissant sénégalais, aux côtés de nombreux autres étrangers dans la même situation, s’est exprimé au cours d’une manifestation initiée par l’association Droits devant, une organisation de défense des droits des travailleurs sans papiers.

Le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), Frédéric Guillot, confirme la situation. Selon lui, « énormément de retard sur l’admission exceptionnelle au séjour sont à prévoir », précisant que les blocages concernent des « dizaines de milliers de dossiers ».

Le syndicaliste explique à propos des blocages des dossiers de demandes de régularisation des travailleurs sans papiers que « l’admission exceptionnelle est gérée quand les personnels ont le temps ». Il s’agit, selon lui, d’une « consigne » de la préfecture de police de Paris qui semble étudier en priorité « les dossiers des gens qui sont déjà dans un parcours d’intégration en France ».

Concrètement, en raison du manque de moyens et des effectifs, la préfecture de police de Paris a décidé de prioriser les demandes de renouvellement des titres de séjour, au détriment des nouvelles demandes, dont celles des travailleurs étrangers.

Or, le secrétaire général de la CGT estime que « l’ensemble des demandes doit être traité de la même manière », car les nouveaux dossiers émanent « de gens qui sont là parfois depuis des années, dans des conditions de précarité ».

Un blocage qui « vient d’en haut »

Pourtant, la préfecture de police de Paris affirme qu’elle traite « effectivement des demandes d’admission exceptionnelles au séjour ». Or, l’instruction de ces dossiers, « complexes, est longue », ajoute la même source, précisant que tous les dossiers déposés « sont pris en compte ».

L’administration française fait savoir qu’elle déploie 500 agents sur l’ensemble du territoire pour gérer des dizaines de milliers de demandes. Cependant, beaucoup de postes « sont vacants, car ils manquent d’attractivité […] Et on a du mal à recruter par concours ».

Ainsi, les travailleurs sans-papiers, en quête d’une régularisation, demeurent dans le flou concernant notamment le suivi, les délais de traitement des dossiers, et même la possibilité de déposer une demande. Un blocage qui « vient d’en haut », et pas seulement à Paris, mais dans d’autres départements aussi, déplore le fondateur de l’association Droits devant.

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