En France, la menace de retrait de titre de séjour et de l’expulsion ne pèse pas que sur les étrangers délinquants. Leurs parents d’enfants délinquants risquent également de faire l’objet d’un réexamen de leurs titres de séjour par les préfets. Cette mesure est même encouragée par le ministère de l’Intérieur.
Cette méthode dissuasive, destinée à pousser les parents des jeunes délinquants à prendre leurs responsabilités envers leurs enfants, a été appliquée pour la première fois par le préfet du Bas-Rhin (Strasbourg), Jacques Witkowski.
Le retrait de titre de séjour pèse désormais sur les parents de jeunes délinquants
Ce dernier avait en effet envoyé un courrier aux parents de jeunes délinquants, interpellés le soir du réveillon du Nouvel An pour tirs de mortiers ou voitures brûlées.
Dans son courrier adressé aux parents français, il leur a simplement rappelé leurs obligations envers leurs enfants.
À l’adresse de parents étrangers des jeunes interpellés, le préfet a haussé le ton. Il a non seulement rappelé ces parents étrangers de leurs obligations, mais il les a aussi menacés de réexaminer leur titre de séjour, tout en les convoquant à un rendez-vous en préfecture.
Depuis, pas moins d’une quarantaine de préfets se sont inspirés de cette méthode, rapporte RMC ce jeudi 9 janvier. Ces responsables préfectoraux comptent aussi envoyer des courriers similaires aux familles de jeunes délinquants étrangers.
Selon des informations rapportées par le même média, le ministère français de l’Intérieur Bruno Retailleau « encourage » fortement cette démarche pour faire baisser la délinquance régulière, et obliger les parents à prendre leurs responsabilités envers leurs enfants.
Le préfet peut aussi engager un réexamen automatique du titre de séjour d’un parent
L’entourage de Bruno Retailleau explique en effet à ce propos que l’idée derrière cette dernière trouvaille des préfets « est de dire que la répression est la meilleure des préventions ». C’est d’ailleurs le locataire de Beauvau lui-même qui a autorisé le préfet du Bas-Rhin à envoyer les courriers aux parents.
Lors de la convocation en préfecture des parents étrangers de jeunes délinquants, leurs casiers judiciaires seront minutieusement examinés et lorsque le préfet juge que la situation est préoccupante, il pourra procéder au retrait du titre de séjour du parent.
Et dans le cas où un parent convoqué décide de ne pas répondre favorablement à la convocation, le préfet peut aussi engager un réexamen automatique de son titre de séjour.
Le ministère de l’Intérieur, qui assume pleinement cette méthode, explique que la procédure du réexamen du titre de séjour de parents de jeunes délinquants est possible depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi immigration en janvier 2024.