L’un après l’autre, les pays européens durcissent leurs politiques migratoires et affichent une montée en puissance des courants de droite dure et d’extrême droite.
Alors que la France, où se concentre la plus importante communauté d’Algériens à l’étranger, prend un virage anti-migratoire sans précédent, la Belgique et l’Allemagne, les deux principales alternatives à la France pour les Algériens, s’orientent aussi vers des politiques plus strictes concernant la présence des étrangers sur leur sol.
« La Belgique n’est plus le pays de l’accueil généreux et sans conditions »
Nommée ministre de l’Asile et de la Migration, de l’Intégration sociale et des Grandes villes au sein de gouvernement belge mené par le nationaliste néerlandophone Bart De Wever, installé depuis le 3 février dernier, Anneleen Van Bossuyt ne semble pas vouloir faire les choses à moitié.
« La Belgique n’est plus le pays de l’accueil généreux et sans conditions », a d’ailleurs assuré la nouvelle ministre au journal belge Le Soir, ajoutant qu’elle compte appliquer la politique migratoire « la plus stricte jamais appliquée dans ce pays ».
La ministre compte réduire le nombre des arrivées des étrangers en Belgique, mais aussi augmenter la cadence des retours en cas de refus des demandes de titre de séjour. La responsable compte notamment s’attaquer au regroupement familial, mais aussi durcir les conditions d’accès aux aides sociales.
Des nouveaux durcissements attendent les étrangers en Belgique
Concernant le regroupement familial, la ministre rappelle que cette option a permis l’entrée en Belgique de 21.000 étrangers non-européens en 2024. C’est visiblement trop aux yeux de la responsable qui veut « imposer des limites financières plus strictes ».
Anneleen Van Bossuyt veut notamment prolonger le délai d’attente pour bénéficier de l’aide sociale. « La Belgique n’est plus un pays de cocagne. Les primo-arrivants devront attendre cinq ans pour bénéficier de l’aide sociale », a-t-elle soutenu.
La ministre veut aussi « procéder à davantage de retours ». Pour ce faire, elle compte « doubler la capacité des centres fermés et autoriser le placement dans ces centres de personnes en séjour irrégulier présentant une menace pour l’ordre public », rapporte le média belge 7sur7.
La même source dévoile que la responsable compte aussi faire passer des tests de langue et d’intégration aux futurs demandeurs d’asile, et ce, dans leur pays d’origine, donc avant même d’arriver en Belgique.
De plus, la ministre n’écarte pas la possibilité d’un retour de contrôles aux frontières « en cas d’afflux important » d’étranger en Belgique, indique le site spécialisé Schengen News.
Allemagne : la droite remporte les élections
En Allemagne, destination prisée par de nombreux cadres, ingénieurs et médecins algériens, la victoire des conservateurs et l’avancée majeure de l’extrême droite au dernier scrutin n’augure rien de bon pour les étrangers, encore moins pour les sans-papiers.
En effet, c’est le parti des conservateurs mené par Friedrich Merz qui a remporté les élections législatives anticipées tenues ce 23 février 2025 en Allemagne. Le parti d’extrême droite AFD arrive lui en deuxième position, inscrivant un résultat qualifié « d’historique ».
Le parti des sociaux-démocrates a donc connu un échec cuisant, mais les premiers perdants risquent d’être les étrangers qui souhaitent s’établir légalement en Allemagne, voire ceux qui y sont déjà installés, et qui risquent de voir leur situation davantage fragilisée.
Allemagne : l’immigration dans le collimateur
Friedrich Merz, qui devrait remplacer Olaf Scholz au poste de chancelier, veut former un gouvernement « aussi vite que possible » afin d’agir face aux défis internationaux du moment, rapporte France Info.
L’un des principaux défis auxquels fait face l’Allemagne, aux yeux de ce leader de droite, est celui de l’immigration, ce qu’il n’a pas manqué de souligner tout au long de sa campagne électorale.
Le parti de Friedrich Merz (les conservateurs) a d’ailleurs voté au Parlement, avec le parti d’extrême droite (AFD) un texte visant à durcir la politique migratoire du pays.
Le vote qui a eu lieu en janvier dernier, vise à « tourner la page des années Merkel », rapporte le journal français Les Echos. L’alliance des conservateurs avec l’AFD a été d’ailleurs perçue comme un tabou qui se brise, souligne la même source.
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