Société

Titulaires de doctorats et de magisters : le bras de fer continue

Après plusieurs semaines de contestation, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari a reçu, jeudi, la coordination des titulaires du doctorat et du magister.

Les délégués de la coordination présents à la réunion ont transmis au ministre leur proposition d’autoriser à « titre exceptionnel » le recrutement des titulaires du doctorat et du magister affiliés à la sécurité sociale et donc en poste de travail afin de consacrer « la justice et l’équité » et de mettre fin à « l’exclusion et la discrimination », peut-on lire dans le communiqué de la coordination.

À cette proposition, le ministre a répondu que le recrutement allait « redevenir comme il l’était auparavant » et qu’il veillera à garantir le « maximum de postes possibles dans les plus brefs délais ». Kamel Baddari a également reconnu que les besoins de l’université « étaient toujours d’actualité ».

Les représentants de la coordination ont réitéré au ministre leur refus de sa mesure consistant à recruter de manière exclusive les titulaires du doctorat et du magister au chômage. Ils considèrent cette mesure comme une exclusion de ceux qui occupent des postes de travail et estiment qu’elle ne repose sur aucun fondement juridique.

Titulaires de doctorats et de magisters : dialogue de sourds avec le ministre

De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s’est expliqué, avançant des autorisations accordées par le Conseil des ministres, le ministère des Finances et la fonction publique.

L’explication de Kamel Baddari n’a visiblement pas convaincu la coordination qui mentionne, dans son communiqué, que le ministre n’a pas dévoilé les autorisations qu’il évoque et n’a pas expliqué le fondement juridique sur lequel repose sa décision.

« Il s’agit d’un fait inédit qu’il faudrait revoir avant qu’il ne soit consacré et qu’il n’ouvre la voie à d’autres entorses à la loi. Si la situation des affiliés à la sécurité sociale n’est pas résolue, l’histoire se souviendra que, par populisme, on a bafoué les droits essentiels de citoyens et enfreint la constitution de manière flagrante », s’indigne la coordination.

Concernant le déficit en enseignants à l’université, le ministre a refusé, selon le communiqué de la coordination, de donner les chiffres exacts. La coordination pointe du doigt les restrictions budgétaires et prévient que les 8.000 postes disponibles ne couvriront pas le déficit estimé par des experts à 30.000 enseignants.

La coordination appelle au maintien du dialogue pour réussir l’objectif de l’ouverture de 10.000 postes dans les plus brefs délais. En parallèle, elle maintient la pression sur le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

En effet, la coordination prévoit de nouvelles actions de contestation à partir du 24 juillet. Les titulaires du doctorat et du magister sont appelés à faire entendre leur voix « au président de la République, le seul espoir qui pourra intervenir et mettre fin à l’injustice insupportable ».

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