Société

Tizi Ouzou : la mobilisation des lycéens pour Tamazight prend de l’ampleur

Le mouvement de protestation des lycéens et des collégiens de la wilaya de Tizi Ouzou pour Tamazight prend de l’ampleur. Ce mardi 23 octobre, deux établissements du chef-lieu de la wilaya, Hamki et Abane Ramdane, ont été partiellement touchés par ce vent de colère, a-t-on appris.

Jusqu’à hier, lundi, ce mouvement de protestation avait déjà touché, partiellement ou totalement, des lycées et des collèges au moins dans sept sur les 21 daïras de la wilaya de Tizi Ouzou. Béni Zmenzer, Bouzeguène, Azazga, Larbâa Nath Irathen,Tigzirt, Ouadhias, Tizi Gheniff, Mâatkas figurent parmi les localités secouées par des actions de rue sporadiques des lycéens.

Ce mouvement s’est déclenché la première fois le 14 octobre dernier à Beni Zmenzer où, selon des sources locales, des lycéens ont répondu à un appel anonyme au boycott des cours d’arabe en réaction à une action, qu’aurait répercutée une chaîne TV privée, de parents d’élèves manifestant contre l’enseignement de Tamazight à leur enfants dans la wilaya de Jijel.

Cette action unique dans les annales du combat identitaire n’a pas tardé à faire tâche d’huile pour se propager à d’autres localités de la wilaya.

Lundi, plusieurs marches ont été organisées dans le calme par des lycéens et collégiens à Azazga, Bouzeguène et M’Kira. Sur les pancartes brandies par les élèves, des slogans appelant à un enseignement obligatoire de Tamazight sur tout le territoire national et à sa promotion effective y sont inscrits.

“Tamazight langue nationale et officielle pour tous les algériens”, “Ma Ulac Tamazight Ulac Ulac”, (S’il n y a pas Tamazight, il n’y aura rien d’autre) sont parmi des slogans brandis par les manifestants.

Les élèves dénoncent également à chaque fois la levée de bouclier opérée contre Tamazight par certains cercles et aussi la députée Naïma Salhi.

Ce mouvement de protestation laisse perplexe parents d’élèves et responsables du secteur. Selon des sources fiables, une rencontre a réuni lundi les responsables du secteur et des associations de parents d’élèves pour tenter d’agir pour calmer les esprits.

Des parents que nous avons pu contacter considèrent la réaction des élèves légitime, étant née d’une profonde frustration mais, au même temps ne cachent pas leur inquiétude de voir ce mouvement s’amplifier et finir par conduire à des dérapages ou perturber la scolarité de leurs enfants. Du côté de l’administration, c’est le silence total.

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