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« Toi, Mohamed, tu n’es pas comme les autres bougnoules » : le récit glaçant d’un journaliste français

« Toi, Mohamed, tu n’es pas comme les autres bougnoules » : le récit glaçant d’un journaliste français

La parole xénophobe en France se libère à mesure qu’approchent les élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Les sondages donnent le Rassemblement national (RN, extrême-droite) vainqueur et les racistes de tout bord redoublent de véhémence dans leurs attaques contre les immigrés et les Français d’origine étrangère, ciblant particulièrement les musulmans, les Africains, les Arabes, les Algériens

Des journalistes issus de ces communautés ne sont pas épargnés. Sur France 5, certains de leurs témoignages ont été diffusés. Ils sont tout simplement glaçants.

Mohamed Bouhafsi, journaliste français d’origine algérienne, victime d’insultes racistes

Pour Mohamed Bouhafsi, journaliste du même média, il n’y a pas de doute, la parole raciste s’est davantage libérée après le 9 juin, jour de la victoire du RN aux élections européennes.

« Quand j’entends sur certains plateaux que la parole raciste ne se libère pas, ça me touche, parce que c’est des messages qui arrivent 4, 5 fois par jour. Avant, ça arrivait une fois par mois », a témoigné Mohamed Bouhafsi.

Les messages qu’il reçoit quotidiennement sont « sale arabe », « racaille », « rentrez chez vous », « les Africains ne s’intégreront jamais… »

Et la nouveauté, ce n’est plus « virtuel ». Les gens tiennent des propos racistes alors qu’ils sont filmés. Le journaliste cite cet individu qui lui a dit en face : « Toi, Mohamed, tu n’es pas comme les autres bougnoules ».

« À la présidentielle 2022, je n’ai pas vécu ça », assure le journaliste originaire d’Oran, en Algérie. « Je veux bien qu’on arrête de m’essentialiser en fonction de mon prénom, de mon nom, de ma prétendue origine ou de ma prétendue religion », réclame-t-il.

La parole raciste se libère en France : « La situation est grave »

Sur le même plateau, d’autres témoignages de journalistes ont été diffusés.

Karim Rissouli, journaliste de France 5 également, a reçu chez lui une lettre similaire qu’il a décidé de partager. Il est question du « peuple français historique » qui en a assez « de tous les bicots ».

Nassira El Mouaddem, ancienne présentatrice du journal de France 2, n’a pas été épargnée. Elle a partagé la lettre reçue par Karim Rissouli et une autre reçue par sa mère à elle il y a un mois.

La journaliste française d’origine marocaine a été traitée de « grosse truie », on lui a demandé de « se casser à l’étranger » et il semble que c’est la même personne qui a écrit les deux lettres.

« Regardez les insultes que nous recevons, regardez ces attaques immondes. Quelle misère », écrit-elle sur X.

Présent sur le plateau de France 5, l’homme politique François Bayrou a trouvé la situation « très grave ».

« Des millions de personnes sont venues en France car elles pensaient que la France est protectrice sur ces sujets-là, Aujourd’hui, ils en pleurent (…) Tout l’univers qu’ils ont construit… c’est comme si on brisait leur rêve de France. Je trouve que c’est très grave », a dénoncé le président du MoDem qui fait partie de la coalition présidentielle pour les élections législatives 2024.

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