Des hôtels algériens pratiquent des prix astronomiques.
Excédés, les Algériens les dénoncent parfois sur les réseaux sociaux, ce qui relance le débat sur la qualité des prestations touristiques dans le pays.
Le retard énorme accumulé par notre pays dans de domaine, après avoir été à une certaine époque un lieu prisé des touristes, est la principale cause de cette situation.
Pour mesurer le grand pas en arrière que le pays a fait depuis les trois dernières décennies, il n’y a qu’à voir l’enthousiasme dont de très nombreux Algériens ont fait preuve à l’annonce de la réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie, en vigueur depuis le 15 juillet.
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Pendant que la Tunisie lance des appels du pied envers les touristes algériens qui représentent une bonne partie de sa clientèle étrangère, des hôtels et des centres de loisirs en Algérie font tout pour…repousser les touristes et hypothéquer les chances d’un envol du tourisme local, et ce à coup de prix de séjour et de consommation tout simplement prohibitifs.
Jugez-en : une famille ayant dîné dans un célèbre complexe touristique avec piscine et jeux pour enfants sis à Mostaganem, a eu la désagréable surprise d’avoir eu une facture à régler d’un peu plus de 10.000 DA.
Le détail de la facture est le suivant : 3 sandwichs dont 2 chicken burger et un sandwich tacos à 4 800 DA (soit 1 600 DA le sandwich), une escalope à 1900 DA et des grillades de viandes à 2400 DA, 3 canettes de Coca-Cola à 350 DA l’unité, et enfin deux bouteilles de jus de fruits à 700 DA.
Coût total de ce dîner : 10 850 DA. Le client et sa famille en sont ressortis sous le choc. La facture a été partagée sur les réseaux sociaux.
“La formule pension complète en Tunisie ce n’est même pas le petit-déj en Algérie”
Difficile de ne pas se tourner vers d’autres destinations comme la Tunisie où les tarifs- même s’ils ont renchéri quelque peu depuis l’annonce de la réouverture des frontières- demeurent plus attractifs et à la portée de bon nombre de touristes algériens.
« La formule all inclusive (pension complète) en Tunisie ce n’est même pas le petit-déj ici en Algérie », faisait observer récemment le président du Syndicat algérien des agences de voyages, Nadir Belhadj.
L’Association algérienne pour la défense du consommateur « Himayatc » a communiqué les tarifs de la formule demi-pension dans un hôtel à Skikda, pour les périodes entre le 1er juin et le 14 juillet et entre le 15 juillet et le 14 septembre.
Une chambre « de luxe single » coûte 27 420 DA la nuitée, un prix qui monte à 33 956 DA pour la période du 15 juillet au 14 septembre. Une chambre double pour les mêmes périodes coûte respectivement 35 210 DA et 41 756 DA/ la nuitée.
Une chambre « suite flavour » pour 3 personnes coûte 49 554 DA et 56 100 DA la nuitée, selon les dates de réservation.
Une suite Ambassadeur single est proposée à 53 200 DA entre le 1er juin et le 14 juillet, et 57 200 DA la nuitée pour la période entre le 15 juillet et le 14 septembre.
Une suite Ambassadeur « double » est proposée à 61 000 DA et 65 000 DA la nuitée.
Ces tarifs comparés aux offres d’hôtels en Tunisie, font vite pencher la balance vers les hôtels du pays voisin.
Une nuitée dans un hôtel algérien est l’équivalent de 6 dans un hôtel tunisien avec nettement plus de confort.
Sur les réseaux sociaux, des agences algériennes multiplient les offres plus alléchantes les unes que les autres pour séduire le touriste algérien.
En voyant les prix, on s’aperçoit sans peine pourquoi les Algériens sont si nombreux à se rendre en Tunisie.
À titre d’exemple, une agence propose une offre qui comprend 6 nuitées en « All Inclusive » à Sousse dans un hôtel 4 étoiles pour 59 900 DA par personne.
Une autre propose un séjour de 7 nuitées dans un hôtel pieds dans l’eau pour 56 100 DA.
L’association « Himayatc » qualifie les prix dans les hôtels algériens d’ « astronomiques », mettant en avant la faiblesse de l’offre face à la demande importante.