search-form-close
Train dans le Sahara algérien : le chantier de l’extrême

Train dans le Sahara algérien : le chantier de l’extrême

Train Source : Facebook
Train

L’autre projet du siècle de l’Algérie sort peu à peu du néant en ce moment à près de 2000 kilomètres d’Alger. Confié au groupe chinois CSCEC et à des entreprises algériennes dont Cosider, le chantier de la ligne de chemin de fer Tindouf – Béchar, sur 950 kilomètres, en plein Sahara algérien, bat son plein.

Alors que l’Algérie enregistre des températures caniculaires même dans ses villes côtières, des hommes, mais aussi des femmes, travaillent jour et nuit dans la fournaise du Sahara pour livrer le projet dans les délais.

Le chef du projet du tronçon Tindouf-Gara Djebilet, long de 200 kilomètres, est justement une femme. Elle s’appelle Safia Djaoui. Au micro de l’ENTV, elle confirme les conditions difficiles dans lesquelles travaillent ouvriers, techniciens et ingénieurs.

Train Tindouf – Béchar : des travaux en pleine canicule

« Nous travaillons à un rythme continu, sept jours sur sept. Les gens sont mobilisés pour travailler quotidiennement malgré les difficultés et les conditions climatiques », assure-t-elle. 

Ce chemin de fer revêt une importance stratégique pour le pays. Elle est destinée à transporter le minerai de fer du gisement de Gara Djebilet, près de Tindouf, vers les usines de traitement à Béchar, puis vers les ports du nord du pays, notamment celui d’Oran.

Le gisement de Gara Djebilet est l’un des plus grands au monde avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes. 

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a indiqué que la priorité doit être donnée à ce projet de rail ainsi qu’à celui de la ligne devant transporter, sur 280 kilomètres, le phosphate du gisement de Tébessa vers le port d’Annaba. 

D’est en ouest, l’Algérie est un immense chantier. Le pays ambitionne aussi de faire parvenir le rail jusqu’à Tamanrasset et les frontières maliennes, à 2500 kilomètres au sud. 

Le rail Tindouf – Béchar, l’autre chantier du siècle de l’Algérie 

Pour relever le défi technique de poser de telles distances de rails sur les sables mouvants du désert, l’Algérie a eu recours à l’expertise chinoise qui a fait ses preuves dans ce genre de chantier. Le projet a été confié à la société chinoise China railways corporation et la société publique algérienne Cosider. Il a été officiellement lancé par le président de la République en novembre 2023. 

Outre la pose des rails, le chantier consiste aussi en la réalisation de plusieurs ouvrages d’art et des gares. Selon le ministre des Travaux publics, Lakhdar Rekhroukh, en visite sur place en octobre dernier, le projet permettra la création de 3.000 emplois directs. 

Le chantier avance à un rythme satisfaisant, assurent ses responsables sur place. Selon le représentant du maître d’ouvrage, l’Anesrif (Agence nationale d’études et de suivi des investissements ferroviaires), les sociétés de réalisation ont mis en place un système de brigades en 3×8. Les travaux ne s’arrêtent pas, même en ces jours de canicule où le mercure tourne autour de 50 degrés. 

Des moyens colossaux déployés

Outre la canicule et l’éloignement, les ouvriers et les ingénieurs doivent aussi faire face au relief difficile dans certaines zones du tracé. Et il n’y a pas que les sables mouvants qui posent problème. Parfois, il faut aplanir de grandes surfaces rocheuses, ou remblayer d’autres. 

Sur les images diffusées par l’ENTV, on peut voir un spectacle de gerbes de feu et d’explosions successives. Aux grands maux, les grands remèdes. Pour dompter le relief, les deux sociétés ont recours aux explosifs. Ça ralentit l’avancement des travaux, mais les ingénieurs n’ont guère le choix. 

Des moyens colossaux sont mis à la disposition du chantier. Les camions de gros tonnage arpentent par centaines la route bitumée menant de Béchar à Tindouf. Ils acheminent du matériel de travaux publics et des matériaux de construction.

Les files de gros camions font depuis quelques semaines le bonheur des réseaux sociaux et rappellent les images des moyens impressionnants mobilisés pour la campagne de moisson-battage dans le sud du pays au début de l’été.

Les files étaient si impressionnantes qu’une journaliste d’un média marocain a cru qu’il s’agissait d’images générées par l’intelligence artificielle…

  • Les derniers articles

close