Le piège de la guerre contre Gaza commence à se refermer sur Israël à mesure que le nombre de victimes de ses bombardements augmente, mais les chances de voir l’État hébreu juger devant la CPI restent minces.
En Europe, les exactions commises par Israël en Palestine sont de plus en plus dénoncées.
L’avocat franco-espagnol Juan Branco a annoncé lundi sur le réseau social X avoir « reçu des sollicitations de citoyens franco-palestiniens visant à entamer des démarches auprès de la Cour pénale internationale et des juridictions françaises ».
Il a déclaré avoir accepté de représenter « bénévolement toute victime de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité ainsi que tout membre de leur famille » tant dans les juridictions nationales que devant la Cour pénale internationale.
Ione Belarra, ministre espagnole des Droits sociaux, qui a déjà appelé à juger le premier ministre israélien devant la Cour pénale internationale, a soutenu l’initiative sur le réseau social X ce mercredi.
La ministre espagnole a invité les victimes de « crimes qu’est en train de commettre l’État d’Israël et leurs proches » à prendre contact avec l’avocat Juan Branco.
Des plaignants se sont déjà manifestés, affirme l’avocat Juan Branco contacté par TSA ce mercredi.
Les plaintes que va porter Juan Branco contre les crimes de guerre israéliens en Palestine ont-elles des chances d’aboutir ?
L’avocat confie qu’il privilégie les procédures nationales se montrant sceptique sur l’aboutissement des plaintes au niveau de la Cour pénale internationale et il en explique les raisons.
Pourquoi la CPI ne fait rien contre Israël
« Nous mettons toute notre énergie dans les procédures nationales. À l’échelle de la CPI, nous n’avons aucune confiance en cette institution – d’autant plus que les pays arabes ne montrent pas la solidarité espérée et ne font pas contrepoids à l’influence des États-Unis et d’Israël », a-t-il regretté.
Lundi, l’Algérie a appelé à saisir la CPI pour mettre fin à des décennies d’impunité d’Israël.
Selon Juan Branco, la CPI a toujours soigneusement évité que les procédures contre Israël soient menées à son niveau.
« La CPI a tout fait pour éviter d’ouvrir une enquête sur ce sujet, malgré les nombreuses démarches palestiniennes depuis 2009. J’ai moi-même participé à la réception d’une délégation palestinienne en 2010 au bureau du procureur où tout a été fait pour éviter que leur cas soit traité. Les résistances n’ont depuis jamais cessé, sur fond de lourdes pressions et de peu d’appui aux procédures par d’autres États », explique Juan Branco qui ajoute que « le Procureur de la CPI est en partie responsable de la catastrophe actuelle ».
Abordant des détails de sa démarche, l’avocat franco-espagnol Juan Branco révèle que les actions en justice contre Israël seront « effectuées en France, en Espagne et en Suède ».
L’annonce de Juan Branco de prendre en charge volontairement les plaintes contre Israël survient un mois après le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Ces bombardements ont fait plus de 10.000 victimes parmi les Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants.
Les frappes israéliennes n’ont épargné ni les quartiers résidentiels bondés de populations civiles ni les hôpitaux ni encore moins les écoles où s’abritent les familles pour justement fuir les bombes qui pleuvent sur Gaza.
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