Les autorités chinoises ont lancé leur premier essai clinique pour tester un vaccin contre le coronavirus Covid-19, auquel ont participé une centaine de volontaires en vue de trouver un vaccin contre la maladie ayant causé la mort de près de 15 000 personnes, rapporte ce lundi Le Parisien.
Ils sont au total 108 volontaires, répartis en trois groupes, qui ont reçu ce vendredi les premières injections. Ils sont âgés de 18 à 60 ans et tous sont originaires de la ville de Wuhan, épicentre d’origine du coronavirus en décembre dernier avant de se propager à l’étranger.
Les autorités sanitaires chinoises avaient donné le feu vert à des expérimentations sur l’homme le 17 mars dernier, le même jour où les autorités sanitaires américaines annonçaient le lancement des premiers essais cliniques d’un vaccin contre le coronavirus sur 45 volontaires dans la ville de Seattle. Les volontaires chinois seront suivis pendant six mois.
« Le développement d’un vaccin est une bataille que la Chine ne peut se permettre de perdre », a indiqué dans ce cadre un éditorial du tabloïd chinois Global Times publié la semaine dernière. Quelle que soit son origine, il faudra toutefois compter un minimum de 12 à 18 mois avant l’élaboration d’un vaccin contre le coronavirus.
Au Canada, des chercheurs québécois commencent ce lundi à recruter 6000 Canadiens atteints du nouveau coronavirus dans le cadre d’une étude clinique d’envergure en vue de trouver un traitement, rapporte Radio Canada. L’étude, nommée COLCORONA, sera menée par le centre de recherche de l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) et financée par le gouvernement du Québec.
L’ICM étudie depuis plusieurs années la colchicine, un médicament souvent utilisé pour traiter la goutte et les péricardites. Les chercheurs pensent que ce médicament – un anti-inflammatoire très puissant – pourrait réduire le risque de complications pulmonaires liées au COVID-19.
« On voit que plusieurs patients atteints de COVID-19, qui ont des complications majeures et qui en meurent, ont ce qu’on appelle la tempête inflammatoire – le cytokine storm en anglais », explique Dr Jean-Claude Tardif, directeur du centre de recherche de l’ICM, estimant que la colchicine pourrait moduler l’inflammation causée par le virus.
Les personnes qui sont déclarées positives au COVID-19 et qui souhaitent participer à cette étude pourront appeler dès lundi un numéro consacré à cette étude clinique. Environ quarante personnes seront disponibles 24 h sur 24, 7 jours sur 7 pour prendre les appels. Les personnes admissibles à cet essai clinique pourront signer leur formulaire de consentement par email et recevront dans les quatre heures qui suivent le traitement ou le placebo. Les patients seront suivis pendant trente jours.
En Europe, un essai clinique a été lancé ce dimanche dans au moins sept pays pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus, rapporte Sud-Ouest. Baptisée Disocovery, l’étude devrait inclure 3200 patients européens en provenance de la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne, au moins 800 en France et éventuellement d’autres pays européens. Les patients concernés sont hospitalisés pour une infection Covid-19 dans un service de médecine ou directement en réanimation.
Les quatre traitements testés à grande échelle seront les molécules suivantes : le remdesivir, le lopinavir en combinaison avec le ritonavir, ce dernier traitement étant associé ou non à l’interféron bêta, et l’hyroxychloroquine.