L’Algérie a lancé le 25 décembre dernier un lappel d’offres pour la réalisation de centrales solaires d’une capacité totale de 1 000 MW, dénommé « Solar 1000 MW ».
Un appel d’offres ouvert aux entreprises susceptibles de mobiliser les financements nécessaires à ce projet et justifiant de références avérées dans le développement et le montage de projets de centrales de production indépendante d’électricité.
Plus d’un mois après, les entreprises ayant payé les frais pour recevoir le cahier de charges ne l’ont pas reçu à ce jour, a déploré Boukhalfa Yaïci, le directeur général du Cluster Energie Solaire (CES).
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Le CES regroupe l’ensemble des opérateurs de la filière de l’énergie solaire en Algérie. « Nous sommes très déçus que le programme, un des projets phares du gouvernement, ne connaisse pas un début d’application », a regretté M. Yaïci ce mercredi sur la Radio algérienne.
« On n’a pas d’explication, cela a été une surprise », a-t-il avoué ajoutant que les tentatives d’avoir des éléments de réponse se sont avérées vaines. « En janvier, on nous avait dit que ça allait être à la fin du mois ; maintenant on nous dit que peut-être ce sera au courant de la semaine prochaine. Si ça continue comme ça on se retrouvera au mois de Ramadan sans ces éléments-là pour pouvoir travailler », s’inquiète Boukhalfa Yaïci regrettant que les acteurs du domaine des énergies renouvelables aient encore affaire aux « mêmes pratiques qu’il y a eu par le passé ».
Incompréhension
« On est vraiment désolé de constater cette situation. Nous souhaitons que ce cahier de charges soit libéré pour que les entreprises puissent déjà commencer à travailler », a lancé Yaïci soulignant que les acteurs sont prêts à travailler.
« Seulement il leur faut de la visibilité » laquelle, selon lui, passe par la mise en pratique des annonces faites. « Tant qu’on n’a pas ces éléments de visibilité, il me semble difficile de créer de la confiance chez les investisseurs », reconnaît le DG du CES qui s’inquiète de voir, à cause de ces atermoiements, le départ des compétences pour les entreprises qui ont investi dans la formation.
Rappelons que le projet consiste en la réalisation de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 1 000 MWc, réparties sur le territoire national, en lots de 50 à 300 MWc chacune, selon le document de l’appel d’offres.
Dans le plan d’action du gouvernement 2020, selon Boukhalfa Yaïci, il était prévu 4 000 MW à l’horizon en 2024 et 15 000 MW en 2035. « Chaque année, on nous annonce que nous sommes sur une cadence de 1 000 MW/an. Aujourd’hui, au début de 2022 nous n’avons encore rien vu du déploiement de ce plan d’action. L’Algérie est à l’écart du déploiement mondial des énergies propres », assène-t-il.
La conduite du projet « Solar 1000 MW » a été confiée à l’entreprise publique Shaems, chargée de développer le programme algérien de transition énergétique.