L’Association des banques et établissements financiers (Abef) a apporté des précisions sur les conditions d’application des mesures relatives aux importations en FOB (sans frais liés au transport).
“Les opérateurs algériens doivent privilégier le recours au pavillon national (société de droit algérien) et donner la priorité à l’armement national, pour le transport maritime de marchandise, chaque fois que cela est possible. Ils sont appelés à cet effet à se rapprocher en premier lieu des armateurs nationaux, pour vérifier l’existence de liaisons et dessertes maritimes avec les pays d’expédition, avant l’exécution de toute opération d’importation”, détaille l’Abef dans une nouvelle note adressée ce mercredi 25 décembre aux banques.
“Les opérateurs sont invités à adopter, en priorité cet incoterm chaque fois qu’un tel choix est possible. Dans le cas, où la facture présente à la domiciliation est en C.F (coût et fret), elle doit alors, être détaillée et décomposée en trois parties: la marchandise, le fret et l’assurance”, précise encore l’Abef dans la note dont nous détenons une copie.
Cette note, ajoute la même source, est “une réponse aux interrogations formulées par la place bancaire sur l’application des nouvelles mesures relatives aux importations de marchandises suivant la formule FOB”.
Ces mesures prises par le gouvernement sont contenues dans une note de l’Abef datée du 30 septembre dernier. La première mesure est “la substitution au paiement cash des importations actuellement en usage, le recours au différé de paiement de neuf mois, sans que celui-ci excède une année, s’agissant des opérations des produits électroménagers (les produits blancs et les produits gris) et de téléphone”, a précisé l’Abef.
La deuxième mesure est que “ces importations doivent être payés en FOB, (c’est-à-dire sans les frais liés notamment au transport, NDR). Les opérateurs doivent recourir, en priorité, aux capacités nationales de transport maritime (Pavillon national), chaque fois qu’un tel choix est possible”. Généralement, les importateurs algériens achètent leurs marchandises en CF (coût et fret).
La troisième mesure est l’élargissement, “dans une seconde phase” de la mesure relative au paiement des importations en FOB, et ce au plus tard le 31 décembre 2019.
Ces mesures ont été contestées par le Forum des chefs d’entreprises (FCE), qui a mis en garde contre leur impact négatif sur l’industrie algérienne et le risque d’arrêt total de la production nationale.
« Suite au refus de la grande majorité des fournisseurs de se conformer au nouveau mode de paiement (paiement différé sur 9 mois), la quasi-totalité des opérateurs n’ont pas pu lancer les commandes de matière première et de kits. Suite à cela un nombre considérable de fabricants algériens se trouve dans l’obligation d’arrêt de production. L’arrêt de production est inévitable et sursoir cette note peut seulement éviter cet arrêt sur le long terme », a souligné le FCE.
Pour le recours au pavillon national pour le transport des marchandises importées, le FCE a pointé la faiblesse des capacités de l’armement national qui ne peut couvrir plus de 7% de la demande nationale en matière de transport des importations.