Alors que le pouvoir prépare la présidentielle, les incarcérations de manifestants se multiplient. Trois manifestants ont été placés, ce lundi 16 septembre, en détention par un tribunal de Constantine, a annoncé leur avocat dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Ils sont poursuivis pour avoir participé, hier dimanche, à une marche pour dénoncer la tenue des élections présidentielles dans les conditions actuelles.
À Ain M’lila, cinq personnes ont été condamnées, ce lundi, à des peines allant de trois mois à 18 mois de prison ferme pour avoir mené une opération contre le directeur de l’hôpital, accusé de mauvaise gestion.
Ces trois incarcérations s’ajoutent aux 22 mises sous mandat de dépôt prononcées hier par le tribunal de Sidi M’Hamed à Alger.
Selon le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), « Dix-huit (18) autres (manifestants) sont toujours maintenus en garde à vue, depuis leurs arrestations le même jour du vendredi, à Zeralda en attendant qu’ils soient présentés devant le procureur ».
« Ces citoyens kidnappés avant l’entame de la marche hebdomadaire ont été tous, triés auparavant sur la base de leurs participations aux différentes marches pacifiques.
Ils sont accusés par le procureur du tribunal de Sidi M’hamed d’incitation à attroupement, d’atteinte à la sécurité et unité nationale et même incitation à la désobéissance », ajoute le CNLD dans un communiqué publié ce lundi.
« L’arrestation de gens pour leurs opinions n’augure rien de bon pour une élection incontestable et incontestée », a estimé le politologue Mohamed Hennad dans un entretien à TSA.
« Malgré tout, le pouvoir actuel est cohérent avec lui-même dès lors qu’il a décidé une élection au pas de charge. Il est fort à parier que les arrestations vont continuer au fur et à mesure que la date de l’élection approche », a-t-il ajouté.